The 36 Lessons of Vivec

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Les Trente-Six Leçons de Vivec

TES III: Morrowind Edition

Game Version: 1.6.1820
Note: An archive of the original contents of the earliest versions of the complete text.


Chapters

A V S
1: Premier Sermon 13: Treizième Sermon 25: Vingt-Cinquième Sermon
2: Deuxième Sermon 14: Quatorzième Sermon 26: Vingt-Sixième Sermon
3: Troisième Sermon 15: Quinzième Sermon 27: Vingt-Septième Sermon
4: Quatrième Sermon 16: Seizième Sermon 28: Vingt-Huitième Sermon
5: Cinquième Sermon 17: Dix-Septième Sermon 29: Vingt-Neuvième Sermon
6: Sixième Sermon 18: Dix-Huitième Sermon 30: Trentième Sermon
7: Septième Sermon 19: Dix-Neuvième Sermon 31: Trente et Unième Sermon
8: Huitième Sermon 20: Vingtième Sermon 32: Trente-Deuxième Sermon
9: Neuvième Sermon 21: Vingt et Unième Sermon 33: Trente-Troisième Sermon
10: Dixième Sermon 22: Vingt-Deuxième Sermon 34: Trente-Quatrième Sermon
11: Onzième Sermon 23: Vingt-Troisième Sermon 35: Trente-Cinquième Sermon
12: Douzième Sermon 24: Vingt-Quatrième Sermon 36: Trente-Sixième Sermon

Chapter One

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Premier Sermon

Il naquit de la cendre au milieu des Vélothis, anon-Chimers, avant la guerre contre les hommes du Nord. Ayem se rendit tout d’abord au village des néthi-hommes et son ombre était celle de Boéthia, prince des Complots. Les choses connues et inconnues se repliaient autour d’elle comme les étoiles ou leur message. Prenant à part une épouse de néthi-homme, Ayem lui dit :

« Je suis la reine à visage de Serpent du Trois-en-Un. En toi se trouvent une image et un sort à sept syllabes, AYEM AE SEHTI AE VEHK, que tu répéteras à l’image jusqu’à la venue du mystère. »

Sur ces mots, Ayem jeta l’épouse du néthi-homme dans l’océan, où les dreughs l’emmenèrent dans leurs palais de verre et de corail. Il lui firent don de branchies et de doigts de lait, altérant également son sexe afin qu’elle puisse donner vie à l’image sous forme d’oeuf. Elle resta à leur côté sept ou huit mois durant.

Puis Seht vint la trouver et lui dit :

« Je suis le roi des Rouages du Trois-en-Un. En toi se trouve l’oeuf de mon frère-soeur, qui possède le savoir invisible des mots et des épées, et dont tu t’occuperas jusqu’à la venue de l’Hortator. »

Alors, Seht étendit le bras et une multitude d’homoncules apparurent, chacun au bout d’une corde, et ils ramenèrent l’épouse du néthi-homme à la surface pour la laisser sur la Côte d’Azura. Elle y demeura sept ou huit mois durant, veillant au savoir de l’oeuf en lui chuchotant les codes de Méphala, les prophéties de Véloth, et même l’enseignement interdit de Trinimac.

Une nuit, sept Daedras vinrent la trouver et chacun conféra à l’oeuf un nouveau mouvement pouvant être accompli en déplaçant ses os. On les appelle les barons de Bouge-Ainsi. Puis arriva un huitième Daedra, et celui-là était un demi-prince du nom de Fa-Nuit-Hen ou Multiplicateur des Gestes connus. Et Fa-Nuit-Hen dit :

« Qui attends-tu ?

- L’Hortator, répondit l’épouse du néthi-homme.

- Va sur les terres des Indorils dans trois mois, car c’est à ce moment que la guerre viendra. Pour ma part, je retourne hanter les guerriers défunts qui se demandent encore pourquoi ils ont péri. Mais avant, je te montre ceci. »

Alors, les barons et le demi-prince fusionnèrent en une colonne de styles de combat terrifiants à contempler et dansèrent devant l’oeuf et son image en plein apprentissage.

« Regarde, petit Vehk, et trouve le visage qui se cache derrière la splendeur de mon port, car c’est en lui que tu découvriras la voie du conflit éternel, parfaite en tout point.

Quel est son nombre ? »

On dit que son nombre est égal à la quantité d’oiseaux pouvant faire leur nid dans un vieux tibrol moins trois grammes d’honnête labeur mais, bien plus tard, Vivec trouva une meilleure réponse, qu’il donna en secret à son peuple.

« Car j’ai broyé un monde de la main gauche, dirait-il, mais je tiens dans la droite l’explication du moyen par lequel il aurait pu me vaincre. L’amour n’existe que par ma volonté. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Two

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Deuxième Sermon

L’épouse du néthi-homme, qui portait l’oeuf de Vivec en elle, partit à la recherche des terres des Indorils. En cours de route, de nombreux esprits vinrent la voir et donner des ordres à son fils-fille, futur poète-guerrier invisible de Vvardenfell, Vivec.

Le premier esprit la serra dans ses bras, lui inculquant son savoir. C’est ainsi que l’épouse du néthi-homme fut inondée par l’Effort incalculable. Fou de joie, l’oeuf effectua des cabrioles à l’intérieur de son ventre, s’inclinant bien bas devant les cinq coins du monde et disant :

« Quiconque accomplit cet acte sacré sera fier et puissant au milieu de la multitude ! »

Le deuxième esprit se montra par trop supérieur, à tel point qu’il fut chassé par un sort de migraine.

Le troisième, At-Hatoor, vint trouver l’épouse du néthi-homme alors que cette dernière s’accordait quelques instants de repos sous un parasol-empereur. Il était vêtu de diverses implications que l’oeuf examina à trois reprises. La première fois, Vivec s’exclama :

« Ha ! Cela n’a aucun sens ! »

La deuxième fois, il revint légèrement sur sa décision :

« Hmm, ce n’est peut-être pas si idiot que cela, après tout… »

Enfin, inspectant les atours d’At-Hatoor du coin de l’oeil, il décréta :

« Stupéfiant, cette faculté de conférer un sens à quelque chose qui n’est en rien détaillé !

- Il y a là un proverbe », dit At-Hatoor avant de s’en aller.

Les quatrième et cinquième esprits arrivèrent ensemble, car ils étaient cousins. Capables de se rendre intangibles et de traverser les solides, ils s’enfoncèrent dans l’oeuf à la recherche de son coeur. D’aucuns prétendent qu’à ce moment, Vivec avait l’aspect d’une étoile ne dispensant nulle pénombre ; d’autres, que l’on aurait dit une résurgence de formes disparues.

« De mon côté de la famille, fit le premier cousin, je t’offre une série de calamités qui entraîneront la fin de l’univers.

- Et moi, ajouta le second, tous les mariages primordiaux devant avoir lieu au coeur de chacune de ces catastrophes.

- C’est trop pour quelqu’un d’aussi jeune que moi, répondit l’oeuf en éclatant de rire. J’ai déjà dû naître auparavant. »

Et c’est alors qu’apparut le sixième esprit, Méphala Mains-Noires, qui, à l’aube des temps, avait appris toutes les facettes du sexe et du meurtre aux Vélothis. Son coeur brûlant fit fondre les yeux de l’épouse du néthi-homme et arracha l’oeuf à son ventre de six coups de lames. Mais l’image de l’oeuf ne pouvait voir ce qu’elle avait été dans l’ancien temps, avant le refroidissement de la terre, aussi ne fut-elle pas aveuglée. Fusionnant avec Méphala, elle lui arracha tous ses secrets les plus intimes. Alors, Méphala Mains-Noires remit l’oeuf dans le ventre de l’épouse du néthi-homme et souffla jusqu’à ce que la blessure se referme. Mais Méphala ne lui rendit pas ses yeux, disant :

« Dieu dispose de trois clés : celle de la naissance, celle des machines et celle du monde intermédiaire. »

Le sage trouvera l’une de ces clés dans le corps de ce sermon.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Three

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Troisième Sermon

Désormais aveugle, l’épouse du néthi-homme entra sans s’en rendre compte dans une grotte alors qu’elle cherchait à rejoindre la Maison Indoril. Il se trouva que cette caverne était l’entrée d’une citadelle dwemer. Prenant conscience de l’oeuf qu’elle portait dans son ventre, les Dwemers la capturèrent. La ligotant de la tête aux pieds, ils l’entraînèrent loin sous la surface de la terre, après quoi elle entendit l’un d’eux donner l’instruction suivante :

« Créons son simulacre et amenons-le à la surface, car elle possède quelque chose de semblable à ce que nous avons et les Vélothis doivent le désirer. Si elle est absente trop longtemps, ils s’en apercevront. »

Dans l’obscurité, l’épouse du néthi-homme sentit que de grands couteaux essayaient de lui ouvrir le ventre. Voyant que cela ne fonctionnait pas, les Dwemers décidèrent d’utiliser des sons solides. Après ce nouvel échec, ils se tournèrent vers la chaleur. Mais cela non plus ne donna aucun résultat. L’oeuf de Vivec resta en sécurité dans le ventre de l’épouse du néthi-homme.

« Cela ne sert à rien, se lamenta un Dwemer. Nous allons devoir prendre cette situation à contresens. »

Sentant que sa mère avait peur, Vivec la consola :

« Le feu est mien. Laisse-le te dévorer
Et ouvrir une porte secrète
A destination de l’autel de Padomme
Dans la Maison de Boét-hi-A
Où nous serons protégés
Et en sécurité. »

Cette vieille prière fit sourire l’épouse du néthi-homme et la plongea dans un sommeil si profond que lorsque les atronachs dwemers revinrent lui ouvrir le ventre à l’aide de leurs sphères angulaires, elle ne se réveilla à aucun instant et mourut paisiblement. Vivec fut ôté de son corps et placé sous un cristal magique afin de l’étudier. Pour ne rien apprendre à ses ravisseurs, il canalisa son essence en amour, émotion qu’ignoraient totalement les Dwemers.

« L’amour n’est pas utilisé que de manière ponctuelle, mais aussi afin de forger des relations donnant naissance à l’exaspération, à de regrettables restrictions, à des énigmes affectives que seul le couple peut décrypter et à des regards s’attardant un peu trop longtemps, expliqua l’oeuf. Il sert également souvent dans des transactions transparentes, verbales ou non, au cours desquelles il peut parfois être transformé en une série de vraies dévotions, dont certaines produisent des unions solides, insolubles et durables. Sous sa forme de base, il offre environ treize mesures d’énergie dérivant de toutes les sortes de relation possibles. Son rôle et sa valeur au sein de la société sont sujets à controverse. »

Vexés de ne pas comprendre ce discours, les Dwemers essayèrent de se cacher derrière leurs symboles de pouvoir. Ils chargèrent les atronachs de faire disparaître l’oeuf-image de leur caverne et de le placer dans le ventre du simulacre de la mère de Vivec, dont ils avaient achevé la création. Et l’un d’eux dit :

« Nous autres Dwemers aspirons seulement à posséder ce que les Vélothis ont déjà. Ils causeront notre perte dans ce monde et les huit autres connus, NIRN, LHKAN, RKHET, THENDR, KYNRT, AKHAT, MHARA et JHUNAL. »

Le secret de la perte est contenu dans ce sermon.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Four

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Quatrième Sermon

Le simulacre de l’épouse du néthi-homme, qui portait en son ventre l’oeuf de Vivec, s’en retourna chercher les terres des Indorils. Durant son voyage, nombre d’esprits vinrent le trouver et donner des ordres à son fils-fille, le futur poète-guerrier invisible et glorieux de Vvardenfell, Vivec.

Un groupe d’esprits défendant les intérêts de la guilde des Coïncidences apparurent. Vivec comprit immédiatement le défi qu’ils lui lançaient.

« La notion populaire de Dieu tue les événements fortuits », attaqua-t-il.

Le chef des esprits, dont l’histoire a oublié le nom, essaya néanmoins de défendre l’existence du concept.

« Dire quelque chose en même temps peut être magique », déclara-t-il.

Vivec savait qu’il devait exposer un argument fort niant l’existence de la chance pour conserver son statut divin. Il le fit en ces termes :

« La soudaine révélation des conditions concomitantes et des éléments disparates qui fusionnent au moment de la coïncidence est-elle l’une des conditions élémentaires nécessaires à la réalisation de ladite coïncidence ? Le synchronisme naît d’une succession de coïncidences répétées. En étudiant le phénomène de façon plus poussée, on se rend compte que c’est la quantité des coïncidences répétées qui donne l’impression que le synchronisme est guidé par autre chose que le plus pur des hasards. C’est donc le synchronisme lui-même qui invalide le concept de coïncidence, même s’il est également le signe symptomatique qui le ramène à la surface. »

C’est ainsi que la coïncidence mourut sur les terres des Vélothis.

Puis un vieil os jaillit du sol devant le simulacre de l’épouse du néthi-homme et dit : « Pour que tu deviennes roi régnant du monde à peine né, tes paroles doivent être porteuses de confusion. Sème le trouble dans mon esprit.

- Très bien, répondit Vivec. Dans ce cas, laisse-moi te parler du monde, dont je suis prêt à partager avec toi le mystère et l’amour qu’il m’inspire. Quelle est sa capitale ? As-tu emprunté la route touristique menant à son camée ? Moi, je l’ai fait en secret, sans chandelles car elles sont du côté autre que celui de la vérité. J’ai passé la main au bord d’une ombre jetée par cent trois divisions de chaleur et n’ai laissé aucune preuve derrière moi. »

Sur ces mots, le vieil os se replia vingt fois sur lui-même, jusqu’à devenir lait que Vivec but, devenant ainsi le roi régnant du monde.

Alors, le Chancelier de l’Exactitude apparut, parfait sous tous les angles. Vivec saisit immédiatement le nouveau défi.

« La certitude est pour les passionnés de logique et les filles en blanc, qui ne la partagent jamais avec les autres, dit-il. Je suis une lettre écrite dans l’incertitude. »

Le Chancelier inclina la tête et sourit de cinquante façons différentes et parfaites en même temps. Tirant l’astrolabe de l’univers de sa poche, il le cassa en deux avant de donner les deux moitiés de l’image d’oeuf à Vivec.

Ce dernier éclata de rire.

« Oui, je sais, fit-il. Le labeur d’esclave des sens est aussi égoïste que la glace polaire et ne fait que s’accroître quand on dépense son énergie en une vie que les autres jugent fortunée. Pour être roi régnant, je devrai supporter beaucoup de choses insupportables et peser le pour et le contre de sujets que nul astrolabe, nul compas ne peut appréhender. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Five

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Cinquième Sermon

Un jour, le simulacre de l’épouse du néthi-homme devint instable. Dans leur précipitation, les Dwemers l’avaient mal fabriqué et les cendres du mont Ecarlate avaient fini par user ses tendons d’or. Bien vite, il tomba à genoux sur une route des terres des Indorils et s’affala de tout son long, pour être découvert par une caravane marchande se rendant à la capitale de Véloth, anon-Almalexia.

Vivec ne s’était pas trouvé au milieu de son peuple durant sa pré-vie, aussi garda-t-il le silence et laissa-t-il les Chimers de la caravane penser que le simulacre était vide et brisé.

Un guerrier chimer, qui protégeait la caravane, déclara alors :

« Voyez comme les Dwemers cherchent à nous abuser une fois encore avec leurs reproductions de chair métallique. Amenons cette chose à la capitale et montrons-la à notre mère Ayem, qui voudra être tenue au courant de cette nouvelle stratégie mise au point par nos ennemis. »

Mais le chef des marchands répondit :

« Je doute que nous soyons rémunérés pour cet effort. Il serait plus rentable de nous arrêter à Nourmoc et de vendre cette chose aux épouses rouges de Dagon, qui payent bien les merveilles créées par le peuple des profondeurs. »

Mais un autre Chimer, pour qui les prophéties n’avaient aucun secret, fut troublé en voyant le simulacre.

« N’avez-vous pas loué mes services afin que je vous indique la bonne fortune ? demanda-t-il. Dans ce cas, je dis que vous devriez écouter votre guerrier et apporter cette chose à Ayem car, même si elle a été fabriquée par nos ennemis, elle porte en elle quelque chose qui deviendra sacré ou qui l’a déjà été. »

Le chef de la caravane s’accorda une longue pause en regardant le simulacre de l’épouse du néthi-homme. Même si, d’habitude, il suivait toujours les conseils de ses devins, comment pouvait-il tourner le dos au joli profit qu’il ferait en se rendant à Nourmoc ? D’autant que la récompense offerte par les Epouses rouges avait quatre coins et de belles blessures, puisqu’il s’agissait d’une magie du ventre que l’on ne connaissait en aucun autre lieu baigné par les deux lunes. Au final, son désir le poussa à refuser de conduire Vivec à sa mère, et il donna l’ordre d’aller à Nourmoc.

Mais avant que la caravane ne puisse repartir, le guerrier chimer qui avait conseillé d’amener le simulacre à la capitale jeta son argent au chef des marchands en disant :

« Je te paie pour ceci et je te préviens : la guerre se profile contre les barbares du nord, et il est hors de question que ma mère Ayem se retrouve désavantagée en devant affronter un ennemi pendant qu’il lui faut s’occuper d’un autre.

- Cela ne suffit pas, Nérévar, répondit le chef de la caravane. Moi aussi, je suis fidèle à la Triune à ma façon. Mais ma route est d’abord et avant tout celle du corps, et il me faut plus. »

Vivec fut incapable de garder le silence, et il dit ceci dans la tête de Nérévar :

« Toi qui entends les paroles de Dieu, va sans hésiter,
Allons, Hortator, choisis la voie de l’inconnu.
Ne dis rien tant que le sommeil ne t’aura pas séparé de la veille,
Et souviens-toi que la pierre fondante n’a pas besoin d’élégie. »

Alors, Nérévar tua le chef des marchands et fit sienne la caravane.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Six

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Sixième Sermon

Tu as découvert le sixième sermon de Vivec, qui était caché dans les paroles dites à l’Hortator.

Il existe une éternité en soi qui, une fois démêlée, devient la première phrase du mot.

Méphala et Azura sont les portes jumelles de la tradition et Boéthia en est le feu sacré.

Le soleil finira dévoré par les lions, qui n’existent pas encore en Véloth.

Six sont les habits et vêtements portés par les suppositions des hommes.

Ne fais confiance qu’aux termes les plus simples qui soient, tous les autres étant des ennemis qui ne t’apporteront que confusion.

Six sont les formules envoyées au ciel par la violence, dont une que tu as apprise en étudiant ces mots.

Le Père est une machine et son orifice. Son unique mystère prend la forme d’une invitation à élaborer davantage.

La Mère est active et dotée de griffes comme un chien de Nix, et pourtant elle est la plus sainte de ceux qui revendirent leur existence.

Le Fils n’est autre que moi-même, Vehk, et je suis trois, six, neuf, et ainsi de suite, glorieux et compatissant, sans limite, représentation absolue des perfections de ce monde et des autres, épée et symbole, pâle comme l’or.

Il existe un quatrième type de philosophie qui ne s’appuie que sur le refus de croire.

Car, par l’épée, je veux dire le censé.

Car, par les mots, je veux dire les morts.

Je suis Vehk, ton protecteur et celui du mont Ecarlate jusqu’à la fin des temps, qui viendront au 3 333e jour.

En dessous de moi est le sauvage, dont nous avions besoin pour nous séparer des Aldmers.

Au-dessus de moi est le défi, qui se baigne dans le feu et l’essence d’un dieu.

A travers moi, tu es désiré, contrairement aux prophètes qui ont porté ton nom avant toi.

Six sont les voies, de l’énigme à l’ennemi, en passant par le maître.

Boéthia et Azura sont les principes du scénario universel, qui est naissance et création, et que Méphala transforme en art.

Car, par l’épée, je veux dire la première nuit.

Car, par les mots, je veux dire les morts.

Ton nom sera splendeur quand il sera reconnu comme vrai.

Six sont les gardiens de Véloth, trois avant et renaissants, qui te testeront jusqu’à ce que tu montres les vertus du vrai héros.

Il existe un monde qui dort et tu dois t’en protéger.

Car, par l’épée, je veux dire la dualité.

Car, par les mots, je veux dire la vie des animaux.

Car, par l’épée, je veux dire précédé d’un soupir.

Car, par les mots, je veux dire précédé d’un loup.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Seven

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Septième Sermon

Alors que la caravane de Nérévar se dirigeait vers la capitale de Véloth, anon-Almalexia, on entendit de grands grondements au coeur du grand Oubli. Un duc des Galopins pénétra dans la Maison des Troubles, s’arrêtant devant chaque porte sacrée pour y dire ses prières, jusqu’à être finalement accueilli par le majordome de Mérunès Dagon.

« J’ai été convoqué par le seigneur Dagon, maître du feu et des eaux immondes, et je lui apporte les fanions de mes sept légions », dit le duc des Galopins.

Le majordome, dont la tête était une bulle de feu et d’eau immonde, s’inclina bien bas, de sorte que la tête du duc des Galopins se retrouva englobée dans son front.

Il vit le premier fanion, celui d’une légion de farouches guerriers capables de mourir au moins deux fois.

Et le deuxième, celui d’une légion de taureaux ailés et de l’empereur des couleurs, qui chevauchait sur leur dos.

Et le troisième, celui d’une légion de gorgones inversées, serpents géants dont les écailles étaient des visages d’hommes.

Et le quatrième, celui d’une légion de tours à deux croix.

Et le cinquième, celui d’une légion de blessures malignes ne demandant qu’à trouver de nouvelles victimes.

Et le sixième, celui d’une légion de planètes abrégées.

Et le septième, celui d’une légion de coups gagnants en armure.

Après les avoir tous observés, le majordome tint au duc ce langage :

« Bien que puissantes, vos légions ne sont pas suffisantes pour détruire Nérévar et la Triune, duc Kh-Utta. Regardez l’Hortator et voyez la sagesse dont il a fait son épouse. »

Alors, tous les deux contemplèrent le monde intermédiaire et virent ceci :

Evaporant dans un roulement de tonnerre
De guerre rouge et d’hommes à chitine
Où le destin
L’entraîne loin de nos coutumes
La chaleur que nous désirions
Et dont nous souhaitons qu’ils se souviennent encore
Où le destin
Masque la distance
Heureux de l’or de l’Orient que nous avons vu
Au lieu de la guerre et des réparations
De la fracture inconsciente
Maudit soit l’Hortator
Et maudites aussi soient ses mains

Et le duc des Galopins vit les paumes de l’Hortator, sur lesquelles l’oeuf avait gravé ces mots de pouvoir : GHARTOK PADHOME GHARTOK PADHOME.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Eight

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Huitième Sermon

Et Nérévar et Vivec se retrouvèrent à portée de vue de la capitale et les Quatre Coins de la Maison des Troubles se rendirent compte que le temps n’était pas venu de s’opposer à eux. Les musiciens de la caravane jouèrent un morceau glorieux pour célébrer leur arrivée et les onze portes du Long-Sanglot furent ouvertes en grand.

Ayem était accompagnée de son époux-Etat, image vacillante envoyée à ses besoins féminins toujours changeants. Elle était entourée des Cris, guilde aujourd’hui oubliée, qui apportaient avec eux les caprices de leur peuple, car les Vélothis étaient encore majoritairement bons. Les Cris étaient les conseillers d’Ayem et du pays, même s’il leur arrivait de se quereller et d’avoir besoin de l’intervention de Seht pour redevenir utiles. Ayem approcha de Nérévar, qui arborait désormais l’étendard de la Maison Indoril. Il lui donna le simulacre de l’épouse du néthi-homme et l’oeuf de Vivec qu’elle portait en son ventre. Ayem dit à Nérévar :

« Seht, qui est Azura, nous a révélé que la guerre était là et que l’Hortator qui nous délivrera approche, accompagné d’une solution marchant à son côté.

- J’ai accompli un long voyage afin de vous prévenir de la fourberie de nos ennemis dwemers, répondit Nérévar, mais cela m’a permis de beaucoup apprendre et je ne suis plus du même avis qu’autrefois. Cette épouse de néthi-homme que vous voyez à mon côté est une épée qui renferme une prophétie. Cette dernière me dit que nous devons pour un temps être tels que l’ennemi et, comme lui, nous cacher sans honte derrière les machines.

Sur quoi Vivec prit à son tour la parole :

« Boéthia-qui-est-vous a porté la peau de Trinimac afin de racheter les fautes de Véloth, ma reine, et il convient de recommencer de la sorte, car telle est la voix de la gloire. »

Seht apparut dans un nuage de vapeur de fer et ses sbires lui firent un trône de leur sang. Il s’assit à côté d’Ayem et contempla la renaissance de la maîtrise.

Alors, Vivec dit à la Triune :

« Mes épreuves et rituels et tout ce qu’ils contiennent
N’utilisent d’autre mobile que la révélation de ma chair. »

Et Ayem rétorqua :

« AYEM AE SEHTI AE VEHK. Nous sommes délivrés et rendus entiers. Le diamant de Mains-Noires a été découvert. »

Et Seht ajouta :

« Partout où il passe s’écrivent les évangiles invisibles. »

A quoi les Cris répondirent par le silence, en se plongeant dans la lecture.

Vivec fit alors sortir ses membres et traits de l’oeuf afin de fusionner avec le simulacre à branchies de sa mère, dans tous les arts de l’Orient blessé par les étoiles, sous l’eau, dans les flammes, le métal et la cendre, six fois en tout pour acquérir la sagesse, ce, afin de devenir l’union entre ce qui est mâle et femelle, l’hermaphrodite magique, l’axiome martial, la mort sexuelle du langage, uniquement dans tout le monde intermédiaire.

Et il dit :

« Guidons la main de l’Hortator lors de cette guerre et par la suite. Car nous sommes différents et notre voix est tonnerre. Telle est notre destinée. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Nine

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Neuvième Sermon

Puis vint la guerre avec les hommes du nord, au cours de laquelle Vivec poussa l’Hortator à s’allier avec les Dwemers. Les plus grands démons des chefs du nord étaient les cinq nommés ci-dessous.

HOAGA Bouche-de-Boue, qui avait l’aspect d’un grand roi barbu, possédait les pouvoirs de Rassemblement et de souffle de la terre. Sur le champ de bataille, on le voyait souvent en bordure de l’affrontement, où il dévorait le sol avec voracité. Lorsque ses hommes mouraient, il emplissait leur dépouille de terre et ils se relevaient pour combattre à nouveau, même s’ils fonctionnaient alors au ralenti. Il avait un nom secret, Fenja, et il détruisit dix-sept villages chimers et deux citadelles dwemers avant d’être repoussé.

CHEMUA Faim-Galopante, qui avait l’aspect d’un cavalier à la tête couverte d’un grand heaume, possédait les pouvoirs de Cri du coeur et d’affaiblissement du ciel. C’est lui qui dévora Dres Khizumet-e, le héros chimer, transformant l’esprit de ce dernier en assassin et le chargeant de tuer l’Hortator. Parfois appelé Faiseur de Peste, Chémua pouvait rendre les nuages malades et les forcer à déverser une pluie bilieuse sur Véloth. Il ravagea six villages chimers avant d’être tué par Vivec et l’Hortator.

BHAG Double-Langue, qui avait l’aspect d’un grand roi barbu, possédait les pouvoirs de Sécurité et de Changement de forme. Ses maraudeurs étaient peu nombreux, mais cela ne les empêcha pas de semer la mort sur les terres des Vélothis, nombre de trappeurs et d’éclaireurs périssant sous leurs coups. Bhag perdit la vie lors d’un long débat contre Vivec, car le poète-guerrier seul pouvait comprendre le double sens de toutes ses paroles, même si ALMSIVI dut rester invisible pendant le duel.

BARFOK Vierge des Plans, qui avait l’aspect d’une humaine ailée armée d’une lance incrustée de sel, possédait le pouvoir de Dénouement des événements. Toute bataille a laquelle elle prenait part s’achevait toujours par sa victoire, car ses chants lui permettaient d’en altérer l’issue. Elle détruisit quatre villages chimers et deux citadelles dwemers, à tel point que Vivec dut lui enfoncer son doigt de lait dans la gorge pour lui empêcher de chanter la ruine de Véloth.

YSMIR Dragon du nord, qui avait l’aspect d’un grand roi barbu, possédait des pouvoirs innombrables et se répondant en écho les uns aux autres. Sombre et maussade, c’était le moins disert des envahisseurs mais, lorsqu’il ouvrait la bouche, des villages entiers étaient soulevés du sol et projetés dans la mer. L’Hortator l’affronta à mains nues, saisissant ses rugissements entre ses mains jusqu’à ce que les cordes vocales douloureuses d’Ysmir l’empêchent de faire appel à ses pouvoirs. Les rugissements furent donnés à Vivec, qui les incorpora à un cadre d’écoute en ébonite, cadre qui fut placé autour de la tête d’Ysmir afin de le faire fuir et de le rendre fou.

« La venue et le rejet ramènent les choses à leur juste place, comme on l’a vu. Ce que je vais dire ensuite m’est très désagréable à écrire : HERMA-MORA-ALTADOON ! AE ALTADOON ! »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Ten

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Dixième Sermon

Tu as découvert le dixième sermon de Vivec, caché dans les paroles reçues après coup par l’Hortator.

L’évocateur lèvera la main gauche, ouverte, afin d’indiquer qu’il n’a pas besoin d’armes. L’avènement est toujours caché, de sorte que l’évocateur est toujours invisible ou, mieux encore, qu’il se trouve dans la peau de ses ennemis.

« La paupière du royaume emplira trente-six feuillets, mais l’oeil lira le monde entier. »

Cette maxime signifie que l’Hortator a besoin de moi pour comprendre.

L’épée est une signature impatiente. Ne paraphe aucun contrat sur le corps des morts.

Et Vivec dit à l’Hortator :

« Souviens-toi des paroles de Boét-hi-a » :

Nous te prêtons serment, Charpentier et Scarabée : un monde dans lequel nous pourrons t’adorer, un manteau de terre à chérir. Trahi par tes ancêtres alors que tu avais détourné le regard. Le vieux Magnus et ses opinions ne peuvent modifier l’avis des discrets, ruse digne de ceux qui sont toujours satisfaits. Une courte saison de tour, une absolution usée, et qu’est-ce que cela, sinon du feu sous ta paupière ?

Changez de peau, dis-je aux mangeurs de Trinimac. Modifiez votre voix pour lui donner la couleur des bleus. Divisez-vous comme vos ennemis, en Maisons, érigez vos lois à partir du centre, encore une fois comme vos ennemis de la Maison des Troubles, et considérez que vous êtes des poutres, des parois de boue séchée ou des feuilles de résine. A partir de ce moment, cessez de vous diviser, car l’allure de SITHISIT est plus rapide que celle de vos adversaires et il n’hésitera pas à détruire le tout pour n’en récupérer qu’une partie.

Car nous sommes différents et le tonnerre est nôtre. SITHISIT est à l’origine de toutes les vraies Maisons, bâties afin de se prémunir de l’entropie et ses esclaves paresseux. Détournez-vous de vos prédictions, brisées telles de fausses cartes. Bougez et faites-le ainsi. Révoltez-vous contre les faux pères et les mères abandonnées dans les coins, à pleurer pour que tombe la pluie. L’entropie ne désire qu’une seule chose : elle-même, c’est-à-dire rien. Ce rien que vous étiez vous-mêmes dans les huit imperfections éternelles.

Et Vivec dit à l’Hortator :
« Souviens-toi de mes paroles » :
COMPRENDS QUE SITHISIT CONTINUE DE VOYAGER

Et Vivec dit à l’Hortator :
« Souviens-toi de mes paroles » :
DANS LE MIROIR PHOSPHORESCENT DU CIEL,

Et Vivec dit à l’Hortator :
« Souviens-toi de mes paroles » :
NOYE ET SOURIANT,

Et Vivec dit à l’Hortator :
« Souviens-toi de mes paroles » :
PORTEUR DE SUFFISAMMENT D’ESPOIRS

Et Vivec dit à l’Hortator :
« Souviens-toi de mes paroles » :
POUR FOURNIR TOUTES LES REPONSES

Et Vivec dit à l’Hortator :
« Souviens-toi de mes paroles » :
AUX QUESTIONS QUI N’ONT PAS ENCORE ETE POSEES

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Eleven

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Onzième Sermon

C’était le temps béni de Resdaynia, où Chimers et Dwemers vivaient sous le règne bienveillant et empli de sagesse d’ALMSIVI et de leur champion, l’Hortator. Quand les dieux de Véloth se repliaient sur eux-mêmes pour forger le cosmos et s’occuper d’autres affaires, il arrivait que l’Hortator se sente en proie à la confusion. Lorsque cela se produisait, Vivec était toujours là pour le conseiller. Voici la première des trois leçons aux rois régnants :

« Le monde éveillé est l’amnésie des rêves. Tous les thèmes peuvent être mortellement blessés. Une fois tués, ils se transforment en structure de la nostalgie future. N’utilise tes pouvoirs qu’à bon escient ou ils te détourneront de ton devoir. Ils te quitteront comme une fille rebelle. Ils perdront leurs vertus. Ils commenceront par t’en vouloir puis donneront naissance à la graine de folie. Bien vite, tu te retrouveras grand-père d’un Etat brisé, poussé vers la sortie. On se moquera de toi et tout partira en morceaux, telle une pierre qui se rappelle ce qu’est vraiment l’eau.

« Ne garde rien chez toi qui ne soit beau ou nécessaire.

« Affronte les épreuves sans que te pèsent les restrictions du monde. La splendeur des étoiles est le domaine d’Ayem, l’égoïsme de la mer celui de Seth, et je dirige l’air intermédiaire. Tout le reste est terre, sous ton autorité temporelle. Il n’est aucun os qui ne puisse être brisé, exception faite de celui du coeur. Tu verras cela se produire deux fois au cours de ta vie. Prends ce que tu pourras la première fois et laisse-nous faire le reste.

« Il n’existe aucun véritable symbole du centre, même si le Sharmat est persuadé du contraire. Il croit dur comme fer qu’il peut générer des années d’exubérance rien qu’en ayant un pied dans le sacré, alors que nul ne peut causer autre chose que des dissensions en quittant cet état.

« Une fois encore, on retrouve le cas du symbolique et du nu. Le vrai prince maudit et diabolisé finira adulé de bon coeur. Selon les Codes de Méphala, il ne peut y avoir aucun art officiel, juste des points de fixation éminemment complexes qui disparaissent de la mémoire du peuple avec le passage du temps. Ce secret en cache un autre : la survie impersonnelle n’est pas la façon d’être du roi régnant. Embrasse l’art du peuple et épouse-le ; autrement dit, fais-le assassiner en secret.

« Le roi régnant qui voit en un autre son égal ne règne sur rien.

« Le secret des armes est le suivant : elles sont le siège de la pitié.

« Le secret du langage est le suivant : il est statique.

« Le roi régnant est protégé de la tête aux pieds par une armure de flammes éblouissantes. Chacun de ses actes s’accompagne de son propre pardon. Sa mort n’est qu’un diagramme ramenant au monde des vivants. Il dort juste du second sommeil. Le Sharmat est son double, ce qui te pousse à te demander si tu règnes vraiment sur quelque chose.

« Hortator et Sharmat sont un et un ; onze, un nombre inélégant. Mais lequel de ces deux uns est le plus important ? S’ils échangent leurs places, qui s’en apercevra ? Moi, et c’est pour cette raison que tu as besoin de moi.

« Selon les Codes de Méphala, il n’existe aucune différence entre le théoricien et le terroriste. Même le désir le plus cher qui soit finit par disparaître entre leurs mains. C’est pour cette raison que Méphala avait les mains noires. Veille toujours à apporter les deux à chaque discussion, car le roi manchot ne trouvera jamais la moindre solution. Par contre, coupe-les-toi quand tu approches Dieu, car Dieu n’a nul besoin de théories et la terreur est son armure. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twelve

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Douzième Sermon

Alors que l’Hortator réfléchissait à la première leçon aux rois régnants, Vivec se rendit au Long-Sanglot et y trouva Ayem en compagnie d’une paire d’amants. Seht s’était encore une fois divisé. Vivec bondit en eux afin de mieux observer, mais n’apprit nul secret qu’il ne connût déjà. Il en laissa toutefois quelques-uns derrière lui afin de donner un sens à son voyage.

Puis il quitta la capitale de Véloth et s’enfonça profondément dans le pays des Cendres. Il y trouva des terres mortes sur lesquelles il put exercer sa forme de géant en donnant à ses pieds une matière moins dense que celle du divin afin de ne pas s’enfoncer dans le sol jusqu’à la ceinture. A ce moment, Molag Bal, prince daedra et Premier coin de la Maison des Troubles, se fit connaître à lui.

Vivec vit le Roi du Viol et s’exclama :

« Que tu es beau ! Pourquoi ne te joins-tu pas à nous ? »

Et Molag Bal broya les pieds du poète-guerrier, qui n’étaient pas invulnérables, après quoi il chargea ses légions de les trancher. De grands feux brûlant dans le Lieu du Commencement furent amenés tels des filets afin de contenir Vivec et celui-ci se laissa faire.

« Je préférerais un autre genre de cérémonie si nous devons nous marier. »

Les légions qui avaient pris les pieds furent convoquées de nouveau et reçurent pour mission d’organiser un banquet. Des grenades poussèrent de la terre stérile et des tentes furent dressées. Des mystiques vélothis vinrent en grand nombre pour lire des passages des pieds tranchés sur le sol, pleurant jusqu’à ce que les textes sacrés en soient trempés.

« Si nous devons nous aimer, cela ne pourra être que brièvement, prévint Vivec. L’Hortator a besoin de mes conseils pour des affaires pressantes car les grands prêtres dwemers fomentent des troubles. Tu peux avoir ma tête pour une heure. »

Molag Bal se leva et démontra sa valeur en étendant six bras décorés de runes de séduction et de leur contraire, mais aussi des calendriers annotés de mondes existant depuis longtemps. Quand il s’exprima, des monstres en train de s’accoupler sortirent de sa bouche :

« Où dois-tu te rendre ? s’enquit-il.

- Je te l’ai dit, répondit Vivec. Je dois être l’instructeur du Roi de la Terre. AE ALTADOON GHARTOK PADHOME. »

Entendant ces mots magiques, le Roi du Viol en ajouta un autre, « CHIM », syllabe secrète de la royauté.

Ayant obtenu tout ce qu’il souhait du prince daedra, Vivec l’épousa le jour même. Pendant l’heure où Bal eut sa tête, le Roi du Viol lui demanda de faire la preuve de son amour pour lui.

Vivec le fit en lui récitant deux poèmes, dont seul le premier est connu :

J’ignore quelle quantité de verre il a fallu pour créer tes cheveux,
Deux fois plus, nul doute, que les océans ne s’en partagent entre eux.
L’enfer est une fiction inventée par ceux qui disent la vérité ;
Ma bouche est habituée à mentir et son alibi est une dent de lait.

Les fils et filles de Vivec et de Molag Bal se comptent par milliers et le nom du plus puissant est une incantation magique : GULGA MOR JIL HYAET AE HOOM.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirteen

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Treizième Sermon

C’était le temps béni de Resdaynia, où Chimers et Dwemers vivaient sous le règne bienveillant et empli de sagesse d’ALMSIVI et de leur champion, l’Hortator. Quand les dieux de Véloth se repliaient sur eux-mêmes pour forger le cosmos et s’occuper d’autres affaires, il arrivait que l’Hortator se sente en proie à la confusion. Lorsque cela se produisait, Vivec était toujours là pour le conseiller. Voici la deuxième des trois leçons aux rois régnants :

« La syllabe secrète de la royauté est celle-ci : (tu devras l’apprendre ailleurs).

« L’homme est le mythe temporel.

« La croix magique est une intégration de la valeur des mortels au prix de leur âme. Entoure-la du triangle et tu commenceras à voir apparaître la Maison de la Triune. Elle se divise en coins gouvernés par nos frères : BAL DAGON MALAC SHEOG. Fais pivoter le triangle et tu transperceras le coeur du Lieu du Commencement, l’immonde mensonge, testament de l’irréfutable pour un temps. Au-dessus du Tout s’étend l’horizon sur lequel un seul se dresse, mais pas encore. C’est la preuve de la nouveauté, la promesse du sage. Déplie le Tout et tu obtiendras une étoile, qui ne fait pas partie de mon domaine mais ne se trouve pas complètement en dehors de mon jugement. Le plan suprême s’envole. Il se transforme, non seulement en étoile, mais aussi en frelon. Le centre ne peut plus tenir. Il devient vide de lignes et de points. Vide de tout, il se transforme en réceptacle. Son utilité atteint son terme. Ceci est une promesse.

« L’épée est la croix et ALMSIVI la Maison de la Triune qui l’englobe. Il faut que je disparaisse pour qu’il puisse y avoir une fin. Le roi régnant doit en avoir conscience et je le mettrai à l’épreuve. Je l’assassinerai encore et encore jusqu’à ce qu’il comprenne. Je suis à la fois l’ultime et le défenseur de l’ultime. Me faire disparaître revient à emplir de nouveau le coeur dormant du centre qui ne peut plus tenir. Je suis l’épée, Ayem l’étoile, Seht le mécanisme permettant la transformation du monde. Notre devoir consiste à empêcher le compromis d’être inondé par la noirceur de l’océan.

« Le Sharmat dort au centre. Il ne peut supporter de le voir disparaître, car c’est pour lui la seule référence qui soit. Telle est la folie du faux rêveur. Telle est l’amnésie des songes et leur force. Telle est la faible magie, couverte de pointes envenimées.

« C’est pour cela que je dis que le secret des armes est qu’elles sont le siège de la pitié. Du haut de mon trône, je suis la voix d’ALMSIVI. Le monde me connaîtra davantage que mon frère et ma soeur. Je suis la psychopompe, le tueur qui arrache les mauvaises herbes de Véloth. Véloth est le centre qui ne peut plus tenir. Ayem est le scénario, Seht la fin. Et moi, je suis l’énigme qu’il faut faire disparaître. C’est pour cela que mes paroles sont armées jusqu’aux dents.

« Le roi régnant doit se dresser contre moi puis devant moi. Il doit apprendre des châtiments que je lui inflige avant de se commettre. J’apposerai ma marque sur lui afin qu’il comprenne. Il viendra indifféremment en tant qu’homme ou femme, car c’est ma forme qu’il doit acquérir.

« Car le roi régnant qui reconnaît en un autre son égal ne règne sur rien. »

Ainsi fut dit à l’Hortator alors que Vivec n’était pas entier.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Fourteen

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Quatorzième Sermon

Bien que sans tête, Vivec resta allongé huit jours et huit nuits au côté de Molag Bal. Pendant ce laps de temps, le prince rendit ses pieds au poète-guerrier et les emplit de sang de Daedra. C’est ainsi que la forme de géant de Vivec devint par la suite incapable de nuire à la terre. Le Banquet des Grenades ramena de nombreux esprits à la vie, de sorte que les fils et filles de l’union mangèrent bien plus que des fruits.

Le duc des Galopins fit son entrée en cours de banquet et Molag Bal lança un regard lourd de colère aux sept fanions. Le Roi du Viol était devenu nécessaire, ce qui le troubla jusqu’à la fin des temps. Ses légions et celles de Kh-Utta s’engagèrent dans une guerre ouverte, mais la forme des enfants de Molag Bal et de Vivec était par trop puissante.

Le duc des Galopins devint donc un être inférieur, de même que tous ses rejetons. Et Molag Bal leur dit :

« Vous êtes des fils de menteurs, de chiens et de femmes à tête de louves. »

Depuis, il est inutile de les convoquer.

Le saint Vehk revint enfin, entouré d’une aura dorée symbolisant sa sagesse. Sa tête vit que son corps avait été utilisé avec sagesse. Il le mentionna à Molag Bal, qui lui répondit de remercier les Barons de Bouge-Ainsi, « Car je n’ai pas encore réussi à raffiner mes plaisirs. Mon amour a toujours la forme d’une lance. »

C’est ainsi que Vivec, qui avait été touché par la compassion d’Ayem, décida d’enseigner la magie du ventre à Molag Bal. Tous deux prirent leur lance, qu’ils comparèrent. A l’aide de ses dents, Vivec grava de nouveaux mots dans celle du Roi du Viol, afin qu’elle ne soit pas uniquement source de ruine pour les non initiés. Ce rituel est depuis interdit, même si d’aucuns le pratiquent toujours en secret.

Voici pourquoi : les Vélothis, démons et monstres présents sortirent tous leur lance. Les morsures se succédèrent et la terre s’humidifia. Et Molag Bal rit pour la toute dernière fois.

« Voyez comme le sol se craquèle sous l’action d’un tel pouvoir qui aurait éternellement dû rester séparé ! » s’exclama-t-il.

Alors, les terres incultes qui avaient vu ce mariage se fragmentèrent et projetèrent du feu dans les airs. Et une race qui n’est plus mais dont la puissance était terrible à l’époque en jaillit. Ses représentants nés des mordants semèrent le chaos sur les terres de Véloth, poussant même jusqu’au pied du Mont écarlate.

Mais le secret que Vivec avait arraché au Roi du Viol lui permit de transformer sa lance en arme bien plus terrible. Et c’est ainsi qu’il projeta Molag Bal dans la crevasse ouverte par les mordants, jurant que jamais il ne trouverait le roi beau.

Vivec pleura tout le temps qu’il massacra ceux qui l’entouraient à l’aide de sa nouvelle lance. Il la nomma MUATRA, Preneuse de Lait, et même les mystiques chimers connurent son courroux. Tous ceux qu’il frappa devinrent stériles et se rabougrirent, perdant leur chair et leurs muscles. La voie des ossements devint une sentence adressée aux étoiles et, depuis, les cieux n’ont plus d’enfants. Vivec traqua les mordants un par un, et leur progéniture après eux. Il les tua tous par les Neuf orifices, et les sages continuent de cacher les leurs à ce jour.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Fifteen

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Quinzième Sermon

C’était le temps béni de Resdaynia, où Chimers et Dwemers vivaient sous le règne bienveillant et empli de sagesse d’ALMSIVI et de leur champion, l’Hortator. Quand les dieux de Véloth se repliaient sur eux-mêmes pour forger le cosmos et s’occuper d’autres affaires, il arrivait que l’Hortator se sente en proie à la confusion. Lorsque cela se produisait, Vivec était toujours là pour le conseiller. Voici la dernière des trois leçons aux rois régnants :

« Le roi régnant me fera disparaître, moi, son créateur, car telle est la manière de procéder des enfants. Son pire ennemi est le Sharmat, le faux rêveur. Tu es la pierre d’achoppement, Hortator. Méfie-toi du mauvais chemin et du crime que constitue la bienveillance. Tu le reconnaîtras par ses paroles. »

JE SUIS LE SHARMAT
JE SUIS PLUS ANCIEN QUE LA MUSIQUE
CE QUE J’AMENE EST LUMIERE
CE QUE J’AMENE EST UNE ETOILE
CE QUE J’AMENE EST
UNE MER ANCIENNE
LORSQUE TU DORS, TU ME VOIS
DANSANT AU CENTRE
CE N’EST PAS UNE FLETRISSURE
C’EST MA DEMEURE
J’AI COINCE UNE ETOILE
DANS LA BOUCHE DU MONDE
POUR LE TUER
ABATTEZ LES PILIERS
MES POISSONS AVEUGLES
NAGEZ DANS LE NOUVEAU
PHLOGISTON
ABATTEZ LES PILIERS
MES LUNES SOURDES
CHANTEZ, BRULEZ,
ET TOURNEZ AUTOUR DE MOI
JE SUIS PLUS ANCIEN QUE LA MUSIQUE
CE QUE J’AMENE EST LUMIERE
CE QUE J’AMENE EST UNE ETOILE
CE QUE J’AMENE EST
UNE MER ANCIENNE

« Toi seul peut le détruire en revenant encore et encore, mais c’est à moi, dans ma grande sagesse, de décider si je l’autoriserai ou non. Descends dans son antre avec ces mots de pouvoir pour seule arme :

AE GHARTOK PADHOME (CHIM) AE ALTADOON.

Ou ne le fais pas, si tu préfères. L’homme est le mythe temporel. C’est par la violence que tu atteindras le ciel. Je te donne cette magie : le monde que tu gouvernes n’est qu’un espoir intermittent et tu dois être la lettre écrite dans l’incertitude. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Sixteen

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Seizième Sermon

L’Hortator erra à l’intérieur du Long-Sanglot, ressassant les leçons qu’il avait apprises, mais celles-ci faisaient tout pour lui échapper. Il n’arrivait pas toujours à conserver leur sens aux mots et savait que cela constituait un danger. Cherchant son maître Vivec, image glorieuse de Véloth, il le trouva dans le temple de la Pensée Fausse. Les ciseaux mécaniques étaient en train de couper les cheveux de Vivec. Un roi mendiant ayant amené son métier à tisser avec lui utilisait les cheveux du maître pour créer une carte incomplète de l’âge adulte et de la mort.

« Pourquoi faites-vous ceci, Seigneur ? » s’enquit Nérévar.

A quoi Vivec répondit :

« Afin de faire de la place pour le feu. »

Et l’Hortator vit que Vivec était troublé, bien que cela ne soit pas par la vue imminente de la nouvelle puissance. Le poète-guerrier avait fait appel à son visage d’eau, dont il avait appris l’utilisation des dreughs avant de naître.

« Mais cela vous protégera-t-il du feu ? persista Névérar.

- Je fais ceci afin de voir la vérité, expliqua Vivec. La place que j’occupe ici, à l’autel de Padhome dans le temple de la Pensée Fausse, me permet d’y voir au-delà de mes secrets personnels. Le visage d’eau ne peut mentir. Il provient de l’océan, lequel est trop occupé pour réfléchir, et donc pour fabuler. L’eau en mouvement ressemble à la vérité par ses frémissements.

- J’ai peur de devenir négligent dans mes réflexions, dit Nérévar.

- Dans ce cas, tends au ciel par la violence. »

Pour apaiser ses pensées, l’Hortator choisit une hache sur le grand râtelier d’armes. Après lui avoir donné un nom, il se dirigea vers la première lune.

Là, il fut accueilli par le Parlement des Cratères, qui connaissait son titre et accepta difficilement sa présence, car il était le roi régnant de la terre et osait venir sur la lune. Ils se rassemblèrent autour de lui comme pour le prendre dans une nasse.

« La lune ne reconnaît ni sceptres ni couronnes, l’avertirent-ils, pas plus que les représentants des royaumes du dessous, fussent-ils lions, serpents ou mathématiciens. Nous sommes les tombes de ceux qui ont migré pour devenir d’anciens pays. Nous ne recherchons ni reines ni trônes. Ton apparence est manifestement solaire, ce qui signifie que tu es une bibliothèque d’idées volées. Nous ne connaissons ni larmes ni tristesse. Notre révolution s’est accomplie tel qu’il était écrit. Tu n’es pas le bienvenu ici, Hortator. »

Alors, Nérévar discourut jusqu’à en perdre le souffle, afin que le Parlement des Cratères ne puisse promulguer de nouvelles lois.

« Je ne suis pas de ces esclaves qui se laissent périr », leur dit-il.

Seuls quelques membres du Parlement des Cratères survécurent à son assaut. L’un des rescapés lui répondit ceci :

« Tout le monde a toujours cherché à s’approprier les actes des autres. Tout arrive en soi. Ce schéma n’est en rien dissocié des mythes des héros. Tu n’as pas agi poussé par l’instinct de création, et tu vas donc retomber sous le poids du destin. Nous sommes des tombes, mais pas des cercueils. Prends conscience de la différence. Tu n’as fait que creuser plus profond, sans ajouter de fantômes pour emplir les nouvelles cavités. La prédominance des fragiles événements est au coeur de ta théorie, mais être jugé par la terre revient à s’asseoir sur un trône d’interrogations. Inflige-nous davantage de dégâts et tu ne trouveras rien d’autre que l’absence de nos morts. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Seventeen

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Dix-Septième Sermon

« Je suis un atlas de fumée. »

Sur ces mots, Vivec devint plus grand encore qu’il ne l’avait été jusque-là. C’était le temps béni de Resdaynia, où Chimers et Dwemers vivaient sous le règne bienveillant et empli de sagesse d’ALMSIVI et de leur champion, l’Hortator.

« Cherche-moi sans efforts, car j’ai de nombreuses formes. »

L’Hortator cherchait encore à dompter les cieux à l’aide de sa hache et il fut rejeté hors de la bibliothèque du soleil par la puissance de Magnus. Vivec le trouva dans un champ de larves en bordure des marais de la plaine de Deshaan. Tous deux marchèrent quelque temps en silence, car Nérévar venait d’apprendre le sens de l’humilité et Vivec était encore capable de compassion.

Bientôt, ils traversèrent la mer d’orient pour se rendre dans le pays des serpents et des démons des neiges. Vivec désirait en effet montrer à l’Hortator les styles de combat des langues étrangères. Ils apprirent le dialecte à partir du livre de chevet du roi des Tsaescis, formé comme la perle de sagesse. Les serpents tsaescis jurèrent de se venger au moins trois fois de l’occident.

Les pas de Vivec et de Nérévar les conduisirent plus loin, jusqu’à ce qu’ils atteignent les eaux pointues visibles en bordure de la carte. Là, l’esprit des limites leur offrit un rayon et les pria de trouver le reste de la roue.

« Le bord du monde a l’air constitué d’épées, s’extasia l’Hortator.

- Non, il s’agit des dents du monde », le corrigea Vivec.

Ils allèrent au nord, jusqu’au bois des Anciens, et n’y trouvèrent rien d’autre que des rois barbus et gelés.

Ils revinrent vers l’ouest où vivaient les hommes à peau noire. Une année durant, ils suivirent l’enseignement de leurs saints de l’épée et, pendant la suivante, Vivec leur appris les vertus de la petite récompense. Vivec se choisit un roi pour épouse et créa une nouvelle race de monstres qui finirent par ravager totalement l’Occident. A un chef de guerre, il tint ce discours :

« Il ne faut pas agir et parler comme si nous dormions. »

Nérévar se demandait s’il y avait quelque chose à apprendre au sud mais, gardant le silence, Vivec se contenta de le ramener au mont Ecarlate.

« Voici le dernier des derniers, dit-il. C’est là que le Sharmat attend. »

Mais tous deux savaient que le moment n’était pas encore venu de combattre le Sharmat, aussi s’affrontèrent-ils. C’est ainsi que Vivec marqua l’Hortator de sorte que tous les Vélothis le voient. Puis il referma la blessure avec la bénédiction d’Ayem-Azura. Au terme du combat, l’Hortator s’aperçut qu’il avait récupéré sept rayons. Il tenta de les attacher ensemble afin de créer un bâton, mais Vivec le lui en empêcha en disant : « L’heure n’est pas encore venue pour cela.

- Où les ai-je trouvés ? » demanda Nérévar.

Vivec lui répondit qu’ils les avaient ramassés autour du monde, mais que certains étaient venus à eux invisibles.

« Je suis la roue », expliqua-t-il en prenant cette forme.

Et avant que le vide qui se trouvait en son centre ne puisse vivre trop longtemps, il le combla à l’aide des rayons.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Eighteen

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Dix-Huitième Sermon

Vivec se dit qu’il avait apprit à l’Hortator tout ce qui pouvait l’être avant la guerre contre les Dwemers. Le poète-guerrier décida donc qu’il était temps de commencer son Livre des Heures, car le monde était déjà courbé par la vieillesse.

Vivec se rendit au Long-Sanglot pour annoncer à Ayem qu’il allait traquer les neuf monstres ayant échappé à Muatra.

« Je reviendrai afin de porter le coup de grâce au grand architecte des Dwemers, promit-il.

- Sur les neuf, tu n’en trouveras que huit, mais tous exceptionnellement puissants, répondit Ayem. Le neuvième a déjà été détruit par ta décision de commencer le livre. »

Vivec comprit alors qu’Ayem parlait de lui.

« Pourquoi doutes-tu ? » lui demanda-t-elle.

Vivec savait que ses doutes faisaient de lui l’épée de la Triune, aussi n’en conçut-il ni crainte ni honte. Au lieu de cela, il s’expliqua en ces termes :

« Un membre de la Porte invisible peut-il devenir si archaïque que son successeur ne soit pas une amélioration du modèle initial, mais plutôt un modèle similaire, devenu nécessaire en raison de l’état du monde ? En tant que Mère, tu n’as pas à t’en préoccuper, sauf si l’avenir devient si étrange que même Seht ne parvient plus à le comprendre. L’Exécuteur ou le Bouffon ne sont pas non plus concernés, mais je ne suis ni l’un ni l’autre.

« La nature de ces idéaux restera immuable, même si leur représentation, elle, peut changer. Mais, même à l’Ouest, le Faiseur de Pluie est en train de disparaître. Plus personne n’a besoin de lui.

« Est-il possible de chasser le modèle, non parce qu’il répond à un idéal, mais parce qu’il est intimement lié à un plan mortel inconscient, par nature toujours changeant ? »

Ainsi fut dit à Ayem quand Vivec fut entier. Le sage ne l’oubliera pas.

« C’est pour cette raison que tu es né du ventre d’une épouse de néthi-homme et que tu étais destiné à fusionner avec le simulacre de ta mère, répondit Ayem. A te combiner avec elle, te fondre en elle dans tous les arts de l’orient blessé par les étoiles, sous l’eau, dans les flammes, le métal et la cendre, six fois en tout pour acquérir la sagesse, ce, afin de devenir l’union entre ce qui est mâle et femelle, l’hermaphrodite magique, l’axiome martial, la mort sexuelle du langage, uniquement dans tout le monde intermédiaire. »

Vivec sut alors pourquoi il devait réaliser son Livre des Heures.

Ce sermon est interdit.

Dans ce monde et les DIX-HUIT autres moins un (le vainqueur) se trouve le disque magique, lancé afin d’atteindre le ciel par la violence.

Ce sermon échappe à la vérité.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Nineteen

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Dix-Neuvième Sermon

Vivec enfila son armure et entra dans un espace non spatial empli d’informations et d’interactions mortelles, cartographie sans toile regroupant tous les esprits qu’il ait jamais connus, événement qui avait développé un semblant d’étincelle divine.

« C’est d’ici que j’attaquerai les huit monstres », décréta-t-il.

Vivec vit alors les papillons qui viendraient du coeur étoilé, amenant avec eux une poussière plus terrible encore que les cendres du mont Ecarlate. Il vit aussi la double tête d’un roi régnant sans équivalent et huit imperfections insérées par frottage dans des pierres précieuses puis serties dans une double couronne ressemblant à des fers. Il comprit que cette couronne était celle du roi à deux têtes. Et il vit enfin un fleuve se déversant dans la tête du roi, car ce dernier contenait la multitude.

Vivec érigea sa Demeure provisoire au centre de la Deuxième porte. De là, il pourrait voir s’écouler l’âge à venir. De la Demeure provisoire, les textes disent ceci :

La première pierre angulaire a un doigt
Choisi et enfoui sous elle, pointant
Vers la poussière, loin sous le sol
Le nord ne peut être deviné
Et pourtant, il est libre d’esprit

La deuxième pierre angulaire a une langue
Car même la poussière peut s’exprimer
Ecoute et tu verras l’amour
Dont les anciennes bibliothèques ont besoin

La troisième pierre angulaire a un bout de ficelle
Ayant la forme de ta couleur favorite
Une fille se souvient de qui l’a laissé là
Mais a peur de le déterrer
Et de voir à quoi il est attaché

La quatrième pierre angulaire a neuf os
Prélevés avec soin sur un chat noir
Et arrangés à la mode de ce monde
Pour nous protéger de nos ennemis

Ta maison ne risque rien, désormais

Mais, alors, pourquoi est-elle…

Ta maison ne risque rien, désormais

Mais alors, pourquoi est-elle…

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty

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Vingtième Sermon

Le premier monstre était en fait deux, ayant vu le jour deux fois comme son père-mère, Vivec. Il n’était pas le plus puissant des huit à avoir échappé à Muatra, mais ses actes étaient les plus inquiétants. Connu sous le nom d’Axe de la Lune, il récoltait les caprices abandonnés de la nature. Il le faisait toujours par deux fois, et l’on prétendait que la seconde récolte était systématiquement synonyme de ruine ou de loi orale. Son aspect était à facettes, tel un polyèdre.

Nul péril n’est mentionné dans la quête d’Axe de Lune, mais on sait qu’il était immunisé contre les lances, aussi Vivec dut-il utiliser l’épée non tenue contre lui. Avant d’achever le monstre, le poète-guerrier lui posa cette question :

« Comment es-tu devenu immunisé contre les lances ? »

A quoi Axe de Lune répondit :

« Ma nature est double et changeante. Je suis constitué de nombreuses lignes droites, mais aucune n’est bien longue. C’est de cette manière que j’ai appris à ignorer tous les vrais segments de droite. »

Fort heureusement, l’épée non tenue était courbe et, avant le lever du soleil, Axe de Lune montrait de nombreuses blessures. Vivec ne le tua pas de suite, car cela aurait emprisonné les caprices de la nature dans son corps au lieu de les remettre à leur juste place. Mais bien vite, le poète-guerrier rectifia la géométrie, préparant ainsi la mort d’Axe de Lune.

Vivec prit sa forme de géant, qui le rendait si terrifiant. Tendant la main vers l’ouest, il en tira un canyon, qu’il tint comme un cor. De l’est, il ramena une poignée de chiens de Nix, qu’il dévora. Soufflant l’âme des molosses dans le canyon, il créa un cri terrible, qui n’était pas sans rappeler celui d’une femme inexpliquée.

« Que ceci te submerge », dit-il.

Et Axe de Lune fut en effet submergé par la courbure des âmes volées, lesquelles se collèrent à lui telles de la résine jusqu’à ce qu’il ne puisse plus bouger, et sa nature double non plus.

« Te voilà résolu », ajouta Vivec en transperçant son enfant à l’aide de Muatra.

Axe de Lune avait été réduit à quelque chose de statique, et donc réduit en morceaux.

Les lignes d’Axe de Lune furent récupérées par les philosophes vélothis et amenées dans des cavernes. Là, pendant un an, Vivec enseigna aux philosophes comment transformer les lignes de son fils en rayons de la roue du grand mystère. Ce fut la naissance de la première Ecole de la Roue. Avant cela, le feu n’était qu’un vague concept.

Observant ses premiers élèves de la roue, Vivec leur fit la remarque suivante :

« Cette possession morbide d’une couverture trois fois distante est semblable à l’oeuf-univers et à ses multiples coquilles : vivant comme l’est mon nom malgré son âme dévastée. Dans ce cloître, vous avez découvert l’une des voies, inclinée comme la lame d’une épée que l’on tient, mais bien moins lisse, et pourtant si tranchante que l’on ne peut que murmurer son nom sous peine de se couper la langue. Là, ses signes évacuent leur sens précédent, tels les empires s’éternisant trop longtemps.

« L’épée provoque l’éloignement de la diplomatie.

« Regardez les estimables lignes de mon fils, désormais taillé en accord avec les étoiles, tous ses membres équidistants par rapport au centre. Est-il résolu car je l’ai souhaité ? Il ne peut y avoir de seconde étape. Pensez à la théorie selon laquelle mon existence promulgue les cinq éléments et, comme l’œuf-univers à multiples coquilles, je suis une cause de grande densité. Voilà une pensée pouvant briser l’axe du chariot, et une autre capable de s’envoler dans les nuages. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-One

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Vingt et Unième Sermon

L’évangile de la roue :

Un :

« Les rayons sont les huit composantes du chaos solidifié par la loi du temps : le changement statique, que les dieux des lézards appellent morsure imminente. Telle est la roue des reptiles, potentiel lové, préambule éternel à la non-action. »

Deux :

« Ils sont les os loués aux Aedras, les huit membres offerts à SITHISIT, la terre humide de la nouvelle étoile qui est notre foyer. L’Aurbis se trouve en dehors d’eux, et non à l’intérieur. Comme la plupart des choses inexplicables, il s’agit d’une voie close, un cercle. Un cercle de serpents affolés qui se détendent sans cesse pour frapper mais jamais ne peuvent mordre. Les Aedras voudraient te faire croire qu’il n’en est rien, mais ils savaient donner avant d’apprendre à mentir. Leurs mensonges les ont encouragés à mordre et leurs dents sont les adeptes du prosélytisme : afin de se convertir, il faut accepter d’entrer dans la gueule de la non-vérité. Et alors, même ceux qui ont le soutien des dieux finissent engloutis. »

Trois :

« Seuls ceux qui ne se sont pas laissés dévorer par le monde peuvent voir la lumière. »

Quatre :

« Les espaces situés entre les membres offerts sont au nombre de seize, formes-signaux des domaines des princes-démons. Ils sont la clé et la serrure, la série et la manticore. »

Cinq :

« Regarde la majesté de côté et tu verras qu’il s’agit de la tour, à partir de laquelle nos ancêtres ont créé leurs idoles. Contemple son centre et tu découvriras le trou engendré, le second serpent, près à sortir du ventre pour s’étendre avec exactitude et sans le moindre enchantement. »

Six :

« Le coeur du second serpent renferme le portail triangulaire et secret. »

Sept :

« Regarde le portail triangulaire de travers et tu verras la tour secrète. »

Huit :

« La tour secrète contenue à l’intérieur de la tour a la forme du seul nom de Dieu, c’est-à-dire moi. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Two

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Vingt-Deuxième Sermon

Alors, Vivec quitta la première Ecole tourbillonnante et retourna à l’espace qui n’en était pas un. Depuis sa Demeure provisoire, il contempla le monde intermédiaire pour y trouver le second monstre, appelé Epée en Bois Trésor. Quelques années après le Banquet des Grenades, c’était au tour des petites maisons vélothis de prêcher le pouvoir du monstre :

« L’Epée en Bois Trésor est l’archétype de la grandeur et de la gloire ! Qui la manie acquiert aussitôt l’infinie connaissance de soi. »

Le guerrier-poète apparut sous forme de vision dans l’alcôve des ancêtres de la Maison Mora, dont le prince avait prouvé son héroïsme contre les démons du nord. Vivec se mêla aux ossements et tint ce langage :

« Le charognard ne peut, en s’emparant d’une écharpe en soie, espérer connaître la vie du précédent propriétaire, car seuls les pleurs permettent d’atteindre au bonheur parfait. Rends-moi librement ce qui est stérile dans mon mariage et je ne t’effacerai pas du royaume des pensées de Dieu. Ta lignée a produit une enchanteresse que ma soeur Ayem apprécie, et elle est la seule dont je condescende à demander de me faire profiter de sa sagesse. »

Un cadavre ambulant émergea d’un mur. Trois pierres précieuses étaient serties dans sa mâchoire inférieure, car cela se pratiquait couramment dans l’ancien temps. L’une d’elles avait la couleur de l’opale. Le cadavre ambulant s’inclina devant le prince de l’air intermédiaire et lui dit :

« L’Epée en Bois Trésor ne quittera pas notre Maison, en vertu de l’accord passé avec Méphala Mains-Noires, la grande ombre. »

Vivec embrassa la première pierre précieuse et répondit :

« Retourne à la lampe qui reste allumée même sous l’eau et cesse de répéter ces bruits dénués de sens, représentation d’animal grossier. Disparais. »

Il baisa la deuxième gemme et ajouta :

« Ne répète aucune garantie donnée par mon image et n’exige rien qui vienne de l’intérieur, fier reste qui sera bientôt dissipé. Je suis le maître de l’éternité. Disparais. »

Enfin, il embrassa l’opale et conclut par ces mots :

« Disparais, je te dis. »

Alors, Vivec se replia dans le lieu secret et y trouva les mères cachées de la Morag Tong. Faisant d’elles ses épouses, il les emplit d’une loyauté sans faille qui leur laissa le goût du sable chaud dans la bouche. Elle devinrent ses reines noires, semant la vie sous forme de cent fils sanguinaires, mille bras assassins et cent mille mains meurtrières, une foule tueuse et rieuse emplissant ruelles, palais, ateliers, villes et passages secrets. Leurs déplacements entre les terres des Ra’athims étaient comme des fins tronquées, des tranches de temps, chacun de leurs destins s’achevant par un couteau avalé, un meurtre gémissant, un viol sacré ou une mort sanguinolente.

Le Roi des Assassins présenta l’Epée en Bois Trésor à Vivec sur ces mots :

« Seigneur, le prince de la Maison Mora vous apprécie également, désormais. Je l’ai placé à l’angle de Dagon, jetant ses yeux dans un feu à prière pour les méchants et bourrant sa bouche d’oiseaux. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Three

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Vingt-Troisième Sermon

L’évangile de l’épée :

Un :

« Traitée comme mets délicat, l’épée constitue le Collage symbolique. Elle te servira bien dans la première moitié de ta vie. Nomme-moi une dynastie qui n’en soit pas consciente. »

Deux :

« L’unité de mon approche est comprise par le guerrier immobile. Les yeux qui voient vrai s’acquièrent. Réjouis-toi comme faisant partie de mes propres sujets et royaumes. Je te construis une cité d’épées, c’est-à-dire de lois coupant les gens qui vivent en son sein jusqu’à ce qu’ils acquièrent une meilleure forme. »

Trois :

« Les filles brûlent leur robe quand elles me voient arriver en armure. Elles rampent vers moi telles des pèlerins vidés de leur sang. Les esprits moindres meurent sans laisser de traces. Suis-moi et tout ALMSIVI si tu veux marquer tes jours par le meurtre. AE ALTADOON, la troisième loi des armes. »

Quatre :

« Le guerrier immobile ne connaît pas la fatigue. Il se creuse des trous de sommeil au milieu du combat afin de recouvrer ses forces. »

Cinq :

« L’instinct n’est pas un acte réflexe, mais une succession de mini-miracles gardés en réserve. Je suis la mansuétude déterminant le vainqueur. Ne prie pas pour avoir de la chance. Sers-moi si tu veux l’emporter. »

Six :

« L’étendue de l’apparemment inactif est l’amour de l’absolu. La naissance de Dieu sortant du ventre de l’épouse du néthi-homme est l’amour avortant de la bonté. »

Sept :

« La véritable épée est capable de trancher les liens des générations, c’est-à-dire les mythes de la création de tes ennemis. Vois en moi le jardin exilé. Tout le reste n’est que mauvaise herbe. »

Huit :

« Je t’offre une route ancienne, tempérée par la seconde voie. Tes mains doivent être immenses pour pouvoir manier une épée de la taille d’une route, et pourtant celui qui est suffisamment grand peut irriter le soleil à l’aide d’un seul bâton. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Four

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Vingt-Quatrième Sermon

Alors, Vivec quitta la maison des assassins et retourna à l’espace qui n’en était pas un. Depuis sa Demeure provisoire, il contempla le monde intermédiaire pour y trouver le troisième monstre, appelé Horde Montagne. Ce dernier était constitué de guerriers se déplaçant librement mais obéissant à un espacement très strict. Le plus élevé pouvait frapper les nuages et les autres s’étendaient en dessous de lui tel un arbre ou une jupe dont l’extrémité inférieure constituait une armée courant dans la cendre.

Vivec admira la forme conique de son enfant et se remémora avec joie le tourbillon de modes de combat qu’il lui avait appris dans les jours précédant sa venue à la vie.

Puis il entra en Véloth, disant : « Onus. »

Mais avant qu’il ne puisse arriver à portée du monstre, trois Maisons de moindre importance réussirent à piéger Horde Montagne dans un filet d’intrigues douteuses. Les Vélothis poussèrent un grand cri de joie en voyant leur seigneur approcher.

« Nous sommes heureux de vous servir dans la victoire ! » s’exclamèrent-ils.

Vivec rendit leur sourire à ces braves et appela des démons fêtards pour massacrer les vainqueurs. S’ensuivirent de grandes preuves d’amour et de devoir autour du monstre piégé, Vivec se tenant en leur centre, le front ceint d’une couronne faite d’os accouplés. Il rit, raconta des blagues mystiques et força les dirigeants des trois Maisons à se marier afin de créer un nouvel ordre.

« Vous serez désormais mes Exaltés », déclara-t-il.

Puis il transperça Horde Montagne de Muatra, le changeant en un grand sac d’os. Quand il toucha le filet de la main droite, celui-ci fut transformé en saintes écritures qu’il projeta en direction du nord-est. Elles retombèrent en pluie tels des cristaux de sucre et Vivec et ses Exaltés coururent en dessous sans cesser de rire.

Enfin, les os de Horde Montagne touchèrent terre à leur tour, devenant les fondations de la Cité des Epées, que Vivec baptisa en l’honneur de son propre symbole. Le filet retomba par-dessus telle une série de ponts tendus entre les ossements et, comme ses mailles avaient été touchées par la sainte sagesse, elles devinrent les rues les plus parfaites du monde connu.

Les Vélothis rejoignirent la nouvelle ville en masse et Ayem comme Seht leur donnèrent leur bénédiction. Les rues s’emplirent de rires et d’amour ; elles résonnaient de la force des enfants de l’ennemi en forme d’arbre.

Ayem dit alors :

« A la cité de mes frères et soeurs, j’accorde la protection sacrée de la Maison Indoril, dont les pouvoirs sont sans égal sous le ciel dont descend l’Hortator. »

Et Seht ajouta :

« A la cité de mes frères et soeurs, j’accorde libre passage dans les recoins de Molag Bal demeurant encore obscurs, ainsi que ce sort, SO-T-HA SIL, mon nom pour les puissants. Il protégera les égarés, à moins que ces derniers n’aient la fuite pour objectif, et il emplira les routes et allées des voies mystérieuses de la civilisation. Enfin, il donnera une âme à la cité et fera d’elle un conduit à destination d’ALMSIVI. »

Ainsi fut fondée la cité de Vivec, au temps béni de Resdaynia.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Five

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Vingt-Cinquième Sermon

L’évangile de la cité :

« Toutes les cités sont nées de lumière solide. Il en va ainsi de la mienne, de la sienne.

« Puis la lumière s’atténue, révélant l’ange brillant et terrible de Véloth. Il est dans sa forme pré-chimer, le démoniaque VEHK, pâle, émacié mais infiniment beau, peau tendue sur ses os d’oiseau, bras entourés de serpents à plumes. Ses ailes se déploient derrière lui, leurs extrémités rouges et jaunes brillant tels des rasoirs sous les rayons du soleil. Ses cheveux vaporeux flottent comme s’il évoluait sous l’eau, laiteux dans le nimbe de lumière qui lui fait comme une couronne autour du front. Sa présence est indéniable, la crainte respectueuse qu’il inspire presque insoutenable.

« Cette cité est différente des autres, car il s’agit de celle de Dieu. Celles des autres pays endorment leurs habitants et s’engagent en direction de l’orient blessé par les étoiles pour me rendre hommage. Prise par la glace des âges, la capitale des hommes du Nord s’incline devant Vivec la cité, elle et moi ensemble.

« Les rues qui se sont pensées d’elles-mêmes véhiculent mon sang. Je me suis reconstruit. Les pancartes nées de mes yeux annoncent mon bras commercial, au bout duquel existera bientôt une mer intérieure. Sur mon corps se pressent ceux qui sont venus me voir dresser tel un monolithique instrument de plaisir. Mon épine dorsale est la rue principale de la cité que je suis. D’innombrables transactions se déroulent dans mes veines, ajoutant sans cesse à mon existence. Des temples ont été érigés autour de ma boîte crânienne et je les porterai éternellement telle une couronne me couvrant le chef. Marche sur les lèvres de Dieu.

« Ils m’ajoutent de nouvelles portes et, sans le moindre effort, je deviens trans-immortel grâce aux allées et venues du marché où je suis monnaie d’échange, pièce frappée de mon visage d’une face et de mon corps de ville de l’autre. Je regarde au travers de chaque fenêtre. Bien vite, je deviens un insecte doté d’un million d’yeux. Et qui rêve.

« Les trompes de guerre résonnent tels les cris du bétail entre mes côtes. Les hérétiques sont mis à mort au niveau de mes places-genoux. Je déborde dans les collines, soulevant les maisons, mais jamais rien ne me démange. Les cités constituent l’antidote de la chasse.

« Je fais apparaître des lanternes pour éclairer mes creux, prête de la cire aux milliers de bougies qui portent mon nom, encore et encore, ce nom innombrable, prêtre et mantra, Dieu et cité, emplissant le moindre recoin, roue toujours tournante, rivière bondissante, langage et union charnelle, vol et quête. Ne t’inquiète pas, toi qui marches à mon côté. Tel est le plan colossal de l’Aurbis, la promesse du PSJJJ : oeuf, image, homme, dieu, cité, Etat. Je sers et suis servi. Je suis fait de ficelle et de mortier et j’accède à mon propre précédent, un monde sans raison d’être. Un monde sans moi. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Six

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Vingt-Sixième Sermon

Alors, Vivec s’arracha à son extase architecturale et retourna à l’espace qui n’en était pas un. Depuis sa demeure provisoire, il contempla le monde intermédiaire pour y trouver le quatrième monstre, appelé Cabale de Poche.

Ce monstre se cachait dans les listes de sorts des grands mages chimers d’Extrême-Orient, où les ombrelles de l’empereur poussent en toute liberté. Vivec se déguisa en humble voyageur, tout en dégageant une faible aura afin que les mages s’intéressent à lui. De Muatra, il fit un simple Nain.

L’invisible arriva bientôt aux bibliothèques d’orient, où il chargea son nain d’engloutir les paroles de la Cabale de Poche. Chaque fois qu’il échouait, il fuyait. Ces vols se perpétrèrent pendant un an ou deux, jusqu’à ce que Muatra tombe malade d’avoir trop mangé, et qu’il explose à côté de l’enclos à esclaves proche de la tour d’un mage. La Cabale de Poche en profita pour s’insinuer dans la bouche des esclaves et recommencer à se cacher.

Sous les yeux de Vivec, les esclaves se mirent à baragouiner des mots dénués de sens et à essayer d’utiliser une magie qu’ils ne contrôlaient pas. Secouant leurs cages avec violence, ils chantaient des hymnes incorporant des bribes de savoir interdit. Des démons se matérialisèrent, qui se gorgèrent de l’excès de magie. Les Happeurs du Lieu Adjacent entrèrent de côté dans le monde, les esclaves ayant détruit les points non-cardinaux habituels.

Un insecte géant finit par arriver en volant, contenant en son sein le plus grand mage d’orient. Ce dernier ne fut pas abusé par le déguisement de Vivec, mais il se croyait si puissant qu’il ne tint pas compte de la divinité du poète-guerrier. Il lui parla donc très durement.

« Vois ce que tu as causé, sinistre imbécile ! Un océan de non-sens et de démons invoqués par les litanies. Je ne vois pas comment la raison pourra reprendre le dessus suite à ton interférence. Et pourquoi ne ferais-tu pas un pacte avec d’autres démons, hein ? »

Vivec transperça l’âme du mage.

Le harnais de l’insecte géant tomba sur les cages et les esclaves coururent en tous sens, prononçant sans s’en rendre compte de nouvelles paroles magiques. Les couleurs s’insinuèrent dans le sol et Vivec créa un démon à tête en forme de dôme pour les contenir.

« La Cabale de Poche restera enterrée là à tout jamais, dit-il. Que cette contrée soit connue comme un pays où la magie était malfaisante et a été vaincue. »

Puis il ramassa Muatra en le tirant par la barbe et quitta l’hémisphère spectral constitué par le démon à tête en forme de dôme. Une fois à l’extérieur, il plaça un avertissement et un chant de clôture en bordure du démon afin de contenir les erreurs à l’intérieur. A l’aide d’os similaires à ceux de Muatra, il érigea une théorie-forteresse dans laquelle les langages fatals se retrouvèrent enfermés de toute éternité.

Seht apparut et regarda ce que son frère-soeur avait créé.

« Des huit monstres, celui-ci est le plus difficile à comprendre, dit le Roi des Rouages. Puis-je le conserver ? »

Vivec répondit par l’affirmative, tout en enjoignant Seht de ne jamais libérer la Cabale de Poche dans le monde intermédiaire.

« J’y ai caché des secrets découverts lors de mes voyages et j’y ai créé un sosie de Muatra afin de les défendre contre les êtres mal avisés, expliqua-t-il. Sous ce dôme, l’homme n’est plus le mythe temporel. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Seven

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Vingt-Septième Sermon

L’évangile de la Sainte parole :

Un :

« Tout langage est basé sur le besoin de se nourrir. Ne vous laissez pas abuser par les sophistes. »

Deux :

« La troisième voie explore l’hystérie sans crainte. Les efforts des fous constituent une société en soi, mais uniquement s’ils sont couchés sur le papier. Le sage peut substituer une loi à une autre, même si cela le conduit à une incohérence, et affirmer haut et fort qu’il travaille avec méthode. Cette maxime s’applique au discours, mais aussi au texte écrit. »

Trois :

« Ne cherche pas l’absolution dans le domaine de l’apologie. Il n’existe nulle faute hors l’articulation. Le Lieu Adjacent, où vivent les Happeurs, n’est que l’illusion de l’oral ou du royaume médian de la pensée, c’est-à-dire le construit. C’est ainsi que j’ai dérobé la certitude du Chancelier de l’Exactitude, qui était pourtant si parfait quel que soit l’angle sous lequel on le regardait. Mais nulle certitude n’est possible quand on sort du domaine de l’oral. »

Quatre :

« La plus belle oeuvre est constituée de silence, de ce silence qui résulte de l’absence de référence. Par ce mot, je désigne ce qui est mort. »

Cinq :

« Le premier sens est toujours caché. »

Six :

« Le royaume de l’apologie est la perfection même ; il est donc impossible de l’attaquer. C’est pourquoi le sage l’évite. La trinité dans l’unité est l’alpha et l’oméga de l’action, la troisième voie. »

Sept :

« Que faire au sage qui renie son meilleur aphorisme ? Lui couper les mains, car ce n’est qu’un vulgaire voleur. »

Huit :

« Les habits de la carte déchirée ne sont portés que par les fous et les hérétiques. La carte n’est qu’une issue offerte à la paresse. Elle est la langue poussiéreuse, que les masses considèrent comme une histoire achevée. Mais aucune parole n’est authentique avant d’avoir d’abord été ravalée. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Eight

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Vingt-Huitième Sermon

Alors, Vivec laissa Seht en charge du démon à tête en forme de dôme et retourna à l’espace qui n’en était pas un. Depuis sa Demeure provisoire, il contempla le monde intermédiaire pour y trouver le cinquième monstre, appelé Homme rubicond.

Quand les Dreughs gouvernaient le monde, le prince daedra Molag Bal était leur chef. Puis, changeant de forme, il se dota d’une carapace garnie de pointes et partit en direction de la mer. En donnant naissance à ses nombreux rejetons, Vivec avait fait tomber une ancienne image de Molag Bal sur le monde, la carapace vide du souvenir. Celle-ci ne serait jamais devenue un monstre si un enfant vélothi n’avait pas voulu impressionner les habitants de son village en la revêtant.

En dépit de son statut, l’Homme rubicond était le moins complexe des huit monstres. Il transformait ceux qui le portaient en puissants tueurs, mais cela s’arrêtait là. Il n’existait que dans l’univers physique ; c’était la géographie qui lui conférait son pouvoir.

Lorsque Vivec le découvrit à proximité du village du garçon, anon-Gnisis, un conflit violent s’ensuivit, qui souleva la terre. Leur bataille donna naissance à la Faille de l’Ouest. Aujourd’hui encore, les voyageurs qui s’en approchent peuvent entendre les bruits du combat résonner dans ses profondeurs : l’épée frappant la carapace, le grognement d’effort de Dieu, les jambes du monstre enfant se brisant les unes après les autres.

Suite à sa victoire, Vivec amena la carapace de l’Homme rubicond aux Dreughs qui avaient modifié sa mère. Leur reine, dont le nom est presque impossible à orthographier correctement, était en pleine période d’auto-incubation. Ses gardes acceptèrent le cadeau de Vivec et promirent de le garder à l’abri du monde de la surface. C’est là le premier mensonge enregistré des Dreughs.

Dix ans plus tard, l’Homme rubicond apparut de nouveau, près de Larme et porté par un chaman disciple de la Maison des Troubles. Au lieu de protéger l’armure vivante, les Dreughs lui avaient conféré une inflexibilité presque mythique. A peine enfilée par le chaman, elle fusionna avec ce dernier, étirant ses os jusqu’aux cinq coins du monde.

Quand Vivec affronta de nouveau le monstre, il vit que les restes de trois villages gouttaient de ses pieds. Prenant sa forme géante, il tua l’Homme rubicond par le biais du Collage symbolique. Comme il ne faisait plus confiance aux Aldmers de l’océan, il donna la carapace du monstre aux mystiques loyaux et dévots de la Salle des Nombres, auxquels il dit :

« Vous pouvez faire de l’Homme rubicond une armure de philosophe. »

Les mystiques commencèrent par revêtir l’un de leurs sages des différentes pièces de la carapace, l’une démesurément grande et l’autre arrivant juste sous ses bras. Cela fait, ils coururent autour de lui, appliquant sur la carapace de la résine sacrée prélevée sur la carcasse des nombres désormais inusités qui étaient autrefois compris entre douze et treize. Des pailles d’or furent vite plantées dans l’épiderme de légende afin que le sage pût respirer. Une fois les gravures à l’eau forte réalisées dans la résine en train de solidifier, longue liste de défunts et d’équations dont la solution n’existait que dans la bouche des Chimers intérieurs, on passa aux illuminations, rédigées par l’ongle terrible et brillant de Vivec. Du bout de son doigt coulait un liquide brûlant qui emplit les traces gravées dans la carapace, formant ainsi des motifs que les théologiens passeraient une éternité à déchiffrer.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Twenty-Nine

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Vingt-Neuvième Sermon

L’évangile des nombres :

1. La cassure du dragon, ou la tour. 1
2. L’énantiomorphe. 176
3. La porte invisible, ALMSIVI. 128
4. Les coins de la Maison des Troubles. 261
5. Les coins du monde. 502
6. Les voies. 123
7. L’épée au centre. 305
8. La roue, ou les huit Donateurs. 211
9. La disparition. 478
10. Les tribus des Aldmers. 254
11. Le nombre du maître. 146
12. Les cieux. 5
13. Le serpent. 512
14. La toux du roi. 19
15. La force qui rachète les fautes. 113
16. Les blasphèmes acceptables. 20
17. Le disque lancé. 231
18. L’oeuf, ou le six fois sage.
19. La demeure provisoire. 165
20. La trame lunaire. 121
21. La matrice. 88
22. Inconnu. 63
23. Le prophète vide. 75
24. La blessure des étoiles. 321
25. L’empereur. 267
26. Le plan solitaire. 239
27. Le feu secret. 236
28. La lampe noyée. 127
29. Le sage captif. 214
30. Le scarabée. 8
31. Le cadre attentif. 535
32. Le faux appel. 86
33. Les attentes. 316
34. La grammaire sans règles. 132
35. La chemise-prison. 210
36. Les heures. 257

« La présence de témoins muets, voici ce que sont les nombres. Ils sont pendus à l’Aurbis tels un ultime vestige nostalgique du divin. L’effigie des nombres est leur application actuelle, ce qui n’est que folie, comme avant. Etre associé à un symbole est par trop inchangeable. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirty

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Trentième Sermon

Alors, Vivec quitta la maison des assassins et retourna à l’espace qui n’en était pas un. Depuis sa demeure provisoire, il contempla le monde intermédiaire pour y trouver le sixième monstre, appelé Visage de Cité. Ne pouvant le localiser, il retourna au Lieu des Pleurs, vexé, et tua un mystique qui osa l’importuner au sujet de l’ordre supérieur.

Nérévar l’Hortator assista à la scène et dit :

« Pourquoi avez-vous agi ainsi, seigneur ? Les mystiques se tournent vers vous pour que vous les guidiez. Ils travaillent dur pour que votre temple soit chaque jour plus grand, plus beau.

- Nul ne sait ce que je suis », répondit Vivec.

L’Hortator hocha la tête et se replongea dans ses livres.

Voici comment Visage de Cité échappa à son père-mère : il était né sous le nom d’Ha-Note, souffle de pouvoir et vent ésotérique en accord avec la fréquence nerveuse des masses craintives. Prenant racine dans les villages, il s’était multiplié, en trouvant dans l’esprit des colons une astrologie voilée, les cartes du ciel de la culture, et cette résonance lui donna le tournis. Passant de côté dans le Lieu Adjacent, il se mit à grandir sans que personne ne s’en rende compte. Découvrant de nouvelles émotions immortelles, il les absorba en plus des trente connues dans le monde intermédiaire. Et quand la nostalgie devint trop grande pour lui, les Happeurs s’emparèrent de lui.

L’un d’eux lui dit :

« Quand on est seul, les émotions nouvelles proviennent toutes de la démence. Cette chose a perdu l’esprit.

Désormais, elle est nôtre. »

Les Happeurs n’avaient jamais bâti de cité et il avait suffi qu’ils aperçoivent celle de Vivec, dont la sainteté scintillait dans toutes les sphères, pour qu’ils se retrouvent fascinés par ce concept.

« C’est pour cette raison que la progéniture de Vehk s’est insinuée dans notre royaume, attirée par notre désir né de l’absence. Mais nous construirons notre propre tour-espoir sur son visage. »

De nombreuses années s’écoulèrent en Resdaynia et les grands prêtres des Dwemers se mirent à bâtir quelque chose de semblable à Vivec et au nouvel Ha-Note des Happeurs. L’Hortator affrontait une de leurs armées qui était devenue trop brave à force d’entendre des paroles stupides, et il l’éradiqua avec l’aide de la légion orpheline d’Ayem. Quand il vint offrir son trophée de victoire à Vivec, il vit que son seigneur subissait l’assaut de Visage de Cité. Et le monstre lui disait ceci :

« Nous venons remplacer ta cité, Vehk et Vehk. Nous sommes originaires du plan des émotions-plus-que-connues et nos citoyens en sont morts. Nous sommes venus pour deux choses mais ne pouvons rester que pour une seule. Soit nous te demandons de corriger notre erreur de culture, soit nous nous emparons de la tienne par la force. La seconde option est vraisemblablement la plus aisée, selon nous. »

Vivec soupira.

« Tu cherches à me remplacer, dit-il. J’en ai assez de cela, bien que j’aie cherché à te tuer voici une éternité. Resdaynia est malade et je n’ai pas de temps à perdre avec l’analogie imaginaire d’un incident inconnu. Tiens, prends ça. »

Sur ces mots, il toucha la tour-espoir de Visage de Cité et corrigea l’erreur des Happeurs.

« Et ça. »

Et il frappa Visage de Cité en plein coeur à l’aide du Poignard de l’Ethique, autrement dit, RKHT AI AE ALTADOON AI, la lame du commerce.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirty-One

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Trente et Unième Sermon

De nombreuses années s’écoulèrent en Resdaynia et les grands prêtres des Dwemers étaient presque prêts à faire la guerre aux dirigeants de Véloth. L’Hortator était devenu l’époux d’Ayem durant ce temps, ainsi que le premier saint de la Triune. Las de combattre ses fils et filles, Vivec décida de s’accorder un répit avant de recommencer à les chercher.

L’Hortator demanda alors à sa femme :

« Où est mon maître Vivec ? Je l’aime toujours, même s’il se montre froid envers moi. Ses lamentations, si je puis les appeler ainsi, ont modifié la peau de tout le pays. Les gens s’assombrissent à cause de cela. »

Prenant pitié de son mari troublé, Ayem lui expliqua que l’épée de la Triune avait dû affronter des monstres réveillés par les Dwemers alors que ces derniers construisaient leurs machines de guerre en laiton. Prenant l’Hortator à part, elle lui montra où se trouvait son maître.

ALMSIVI, ou du moins son aspect choisissant d’être Vivec, était venu s’asseoir dans le Hall des Litanies du temple de la Pensée fausse après la bataille qui l’avait opposé aux ogres à flûte de la Faille de l’Ouest. Il recommença de nouveau à écrire son Livre des Heures, mais dut pour cela d’abord s’affubler de son visage d’eau, ce qui lui permit de séparer le bronze de l’ancien temple du bleu du nouveau, et ainsi d’écrire dans la joie. Ensuite, il dut arracher une nouvelle plume à la grande lune, la tuant un peu plus encore. Enfin, il se souvint du banquet des Grenades, au cours duquel il avait dû épouser Molag Bal en se dotant d’évangiles à l’encre encore fraîche pour cimenter sa ressemblance avec Méphala, et ainsi écrire ceci avec les mains noires :

La dernière fois que j’ai entendu sa voix chargée d’impatience, j’ai appris à me contrôler et à me soumettre à la volonté des autres. Par la suite, j’ai osé prendre le feu sacré et j’ai compris qu’il était impossible d’atteindre un équilibre avec les ET’ADAS. Ce sont des menteurs et des racines égarées, et je ne puis rien de plus que me faire l’interprète de la rationalité. Mais même cela ne correspond pas aux besoins du peuple. Assis sur le siège de la pitié, je juge dans mon état éveillé et dans l’aspect de phase du désir inné. Il n’y a qu’ici que je puis douter, dans ce livre écrit à l’eau et élargi afin d’inclure le Mal.

Puis Vivec jeta de l’encre sur ce passage afin de le masquer (pour le lecteur profane), écrivant par-dessus :

Tu me trouveras sans armure dans la dernière scène du papier noirci. La vérité est comme ma moitié : emplie de procédures et de bruit, d’une lourdeur rendue schématique et de leçons uniquement apprises à l’aide d’une masse. Que ceux qui m’entendent reçoivent les coups et que certains meurent dans les cendres. Que ceux qui me trouvent me découvrent tué par l’illumination et frappé tel un cheval traître, car si l’heure est d’or, je suis le code secret et immortel. Je suis celui qui utilise le tambour du Destin, l’élu de tous ceux qui vivent dans le monde intermédiaire pour porter cette couronne qui résonne de vérité. Je suis le messie mutilant, le sauveur assassin et assassinant.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirty-Two

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Trente-Deuxième Sermon

L’évangile de la masse d’armes :

Un :

« Le plaisir de la destruction est le même que celui qui permet de disparaître dans l’irréel. Tous ceux qui souhaitent défier le monde endormi doivent devenir membres de ce mouvement. Je dénonce la Dualité aux pieds fourchus avec mon marteau. »

Deux :

« Considère mes leçons comme ton juste châtiment de mortel, Nérévar. Quand on est poussière, comment s’étonner d’être traité comme tel par ses geôliers ? Telles sont la clé et la serrure des Daedras. Pourquoi crois-tu qu’ils ont pu si lâchement échapper au compromis ? »

Trois :

« Ton épiderme est devenu l’obscurité qui s’apprête à donner naissance, Vélothi. Ce sont mes ruminations qui ont amené ceci. Souviens-toi que Boéthia t’avait demandé de prendre la couleur des coups. Car comment te montrer la plus vitale des valeurs, peuple de l’exode ? La douleur. »

Quatre :

« Le sage n’est pas une enclume. (Cette phrase est conventionnelle mais ne va pas plus loin.) Ce que je veux dire par là, c’est la mort, la quatrième voie. »

Cinq :

« Comment comprendre les vertus : elles sont orchestrées par un maître d’oeuvre et doivent être assassinées. »

Six :

« Au bout du compte, réjouis-toi tel un otage libéré après avoir été torturé et qui apprécie ses blessures à leur juste valeur. La peau du tambour se perce et tu trouves un nid de frelons à l’intérieur, ce qui signifie que ton temps de sommeil est terminée. »

Sept :

« La suspicion est un spectacle et le mensonge une inspiration théorique. »

Huit :

« Mais alors, pourquoi les Daedras cherchent-ils à s’impliquer avec l’Aurbis, te demandes-tu ? Tout simplement parce qu’ils sont les critiques radicaux, aussi essentiels que les martyrs. Le fait que certains semblent plus malfaisants que d’autres n’est pas une illusion. Ou plutôt, c’est une illusion nécessaire. »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirty-Three

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Trente-Troisième Sermon

Alors, Vivec quitta le Hall des Litanies du Temple de la Pensée Fausse, où il avait longuement réfléchi, maussade, à la création des évangiles de la lumière battante, et retourna à l’espace qui n’en était pas un. Depuis sa Demeure provisoire, il contempla le monde intermédiaire pour y trouver le septième monstre, appelé Roche-Mensonge.

Né du Second orifice de Vivec, Roche-Mensonge avait quitté le Banquet des Grenades à cause d’un membre des Nettoyeurs, guilde oubliée depuis longtemps. Ne le reconnaissant pas pour le monstre qu’il était, le Nettoyeur n’avait pu le retenir quand il s’était envolé de sa main.

« Je suis né de la sagesse d’or et de puissances qui auraient toujours dû rester dissociées. Par ma nature, je suis invité dans le Ciel caché ! »

Par ce terme, il voulait désigner la Couverture écarlate, faite de non-étoiles et dont le nombre est treize. Roche-Mensonge laissa la stupidité l’envahir au contact du Fantôme de la Vacuité qui rôde dans toutes les religions des hommes. Le Fantôme lui dit :

« Reste avec moi pendant cent ans et je te donnerai un pouvoir tel que même les dieux n’oseront pas te désobéir. »

Mais Vivec avait déjà commencé à chercher Roche-Mensonge avant le terme des cent ans, et il finit par le retrouver.

« Stupide pierre, dit Vivec. Se cacher sous la Couverture écarlate revient à ne laisser sa marque sur rien, car elle ne traite qu’avec les rois régnants. »

C’est pourquoi Vivec envoya l’Hortator dans les cieux afin de trancher Roche-Mensonge grâce à la dénommée hache. Nérévar fit la paix avec l’étoile polaire méridionale, des voleurs, mais aussi avec l’étoile polaire septentrionale des guerriers, et la troisième, qui n’existait que dans l’éther et était gouvernée par l’apprenti de Magnus, le soleil. Toutes trois l’autorisèrent à arpenter leurs domaines respectifs, en lui donnant la vue rouge afin qu’il puisse voir Roche-Mensonge dans les Cieux cachés.

Par le plus grand des hasards, Nérévar rencontra d’abord le Fantôme de la Vacuité, qui lui apprit qu’il ne se trouvait pas au bon endroit, à quoi l’Hortator rétorqua :

« Qui de nous deux n’est pas à sa place ? Toi ou moi ? »

Et le Fantôme de la Vacuité répondit : « Les deux ».

Le sermon ne dit pas quelle fut la suite de la conversation entre les deux maîtres.

Mais Roche-Mensonge profita de la confusion pour attaquer le dieu-cité, Vivec. Il le fit accélérer par les trois gardiens noirs, qui voulaient le voir parti au plus vite, bien qu’ils n’eussent aucune animosité envers le seigneur de l’air intermédiaire.

Les citoyens de Vivec hurlèrent en voyant une étoile filante s’abattre sur eux depuis les cieux. Mais Vivec se contenta de lever la main et Roche-Mensonge se retrouva immobilisé au-dessus de la ville. Alors, Vivec transperça le monstre à l’aide de Muatra. (La pratique concernant à transpercer le Second orifice est désormais interdite.)

Quand Nérévar revint, il vit aussitôt la comète gelée au-dessus de la cité et demanda à son seigneur si celui-ci souhaitait qu’on l’enlève.

« Je l’aurais fait moi-même si je le voulais, stupide Hortator. Elle restera ici, intacte dans ses intentions, de sorte que si les habitants de la ville cessent un jour de m’aimer, le pouvoir qui empêche leur destruction disparaîtra en même temps que leur vénération.

- L’amour n’existe que par votre volonté », répondit Nérévar.

Vivec sourit et dit à l’Hortator que, par ces mots, il venait de devenir Ministre de la Vérité.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirty-Four

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Trente-Quatrième Sermon

Alors, Vivec quitta le ministère de la Vérité et retourna à l’espace qui n’en était pas un. Depuis sa Demeure provisoire, il contempla le monde intermédiaire pour y trouver le huitième et dernier des monstres, qui était également le plus puissant : GULGA MOR JIL. Le sage doit chercher ailleurs pour cette invocation du pouvoir.

Vivec appela l’Hortator à son côté. C’était la première fois que Nérévar se rendait à la Demeure provisoire. Il eut la même vision que celle qui était apparue à Vivec bien des années auparavant, celle du roi régnant à deux têtes.

« Qui est-ce ? se demanda-t-il.

- C’est le joyau rouge de la conquête », répondit Vivec.

Peut-être parce qu’il avait peur, Nérévar prit ombrage de la réponse de son seigneur.

« Pourquoi vous montrez-vous toujours aussi évasif ? » l’accusa-t-il.

Refusant toute confession, Vivec répondit que se comporter autrement reviendrait à trahir sa nature profonde.

Ensemble, ils se rendirent dans le monde intermédiaire, jusqu’à un village proche de l’endroit où Vivec avait été trouvé en compagnie d’Ayem et de Seht. Le huitième monstre était bien là, mais il ne se conduisait pas comme tel. Il était assis, manifestement troublé, les jambes pendant dans l’océan. Quand il vit son père/mère, il demanda pourquoi il devait mourir et retourner au néant.

Vivec lui répondit qu’il ne pouvait faire autrement sous peine de trahir sa nature profonde. Cela ne sembla pas satisfaire le huitième monstre et, comme Vivec avait encore un peu de la compassion d’Ayem en lui, il ajouta :

« Le feu est mien. Laisse-le te consumer
Et créer un passage secret
A l’autel de Padhome,
Dans la Maison de Boét-hi-a
Où nous seront en sécurité
Et en de bonnes mains. »

Le monstre accepta Muatra d’un air paisible et ses ossements devinrent les fondations de Narsis, la Cité des Morts.

Rangeant la hache qu’il avait tenue prête, au cas où, Nérévar fronça les sourcils.

« Pourquoi m’avez-vous demandé de venir si vous saviez que le huitième monstre abandonnerait si aisément ? » s’enquit-il.

Vivec se contenta de fixer l’Hortator, qui comprit où son maître voulait en venir.

« Ne trahissez pas votre nature profonde, lui dit-il. Répondez-moi comme bon vous semble.

- Je t’ai amené ici car je savais que le plus puissant de mes enfants accepterait Muatra sans se plaindre si je commençais par le consoler. »

Nérévar dévisagea longuement Vivec.

« Dis-le, Hortator, l’enjoignit ce dernier

- C’est moi, maintenant, qui suis le plus puissant de vos enfants. »

Que ce sermon soit une consolation pour ceux qui le lisent et qui sont destinés à mourir.

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirty-Five

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Trente-Cinquième Sermon

L’Evangile de l’Amour :

« Les formules de la magie vélothi se transmettent dans les anciennes traditions, mais cette virilité est morte, c’est-à-dire, du moins, remplacée par autre chose. La vérité doit sa nature médicinale à la création du mythe de la justice et ses propriétés curatives au concept de sacrifice. Princes, chefs et anges obéissent tous aux mêmes notions. Cette opinion est principalement basée sur une prolifique abolition des grossièretés suggérées que l’on retrouvait dans les cérémonies et les duels au couteau, mais aussi à la chasse et dans la recherche poétique.

Du rituel des occasions, qui nous vient de l’époque de la caverne, je ne puis rien dire d’autre que la nécessité de ne pas laisser son état d’esprit être influencé par la lune. Plus tard, et je veux dire bien plus tard, mon règne sera perçu comme un acte du plus profond amour qui soit, juste retour de la destinée astrale et des mariages consentis entre les deux. Par ce terme, j’évoque les catastrophes, qui arriveront des cinq coins du monde. Les révisions viendront ensuite, réparties entre l’espoir et le désespoir, situations uniquement requises par la mort périodique de l’immuable. Le temps cosmique ne fait que se répéter : j’ai déjà écrit ceci dans une vie antérieure.

La prémonition de l’amour est une prémonition de la submersion, une folle plongée dans le sous-monde, par quoi je veux dire que vous finirez par lire à l’extérieur de vous-mêmes au cours de l’âge d’or. En ce jour, qui ne sera qu’une ombre du concept de sacrifice, l’histoire devra bien me percevoir pour ce que vous êtes, c’est-à-dire aimant le Mal. Conserver ses pouvoirs intacts à un tel stade revient à accepter l’existence de ce qui ne peut qu’être appelé esprit continu. Faites de votre amour une défense contre l’horizon. Une existence de pureté n’est accordée qu’aux saints, lesquels se manifestent sous une myriade de formes, dont la moitié sont terrifiantes et les autres divisées à parts égales entre assurance et absence de but.

En retard est l’amoureux qui arrive à cette destination par une voie autre que la cinquième, ce qui est la limite pour ce monde. Il est le plus grand des pays et une série de croyances. Il est la ville sacrée qui ne connaît pas les troubles. La contrée barbare envahie de monstres est la règle. Cela est clairement attesté par ANU et son double, qui n’ont jamais réellement existé. De la même manière, tous les autres symboles de la réalité absolue ne sont que des idées anciennes qui n’attendent que d’être enterrées, du moins en l’essence. Ce texte est directement ordonné par les Codes de Méphala, origines du sexe et du meurtre, uniquement vaincus par ceux qui endossent ces idées sans mon intervention.

L’élite religieuse n’est ni une tendance ni une corrélation. Elle n’est que dogme, ajouté de l’influence de la mer perfide et du règne des étoiles, et dominé en son centre par l’épée, laquelle n’est rien sans une victime dans laquelle s’enfoncer. Tel est l’amour de Dieu et il souhaite vous en montrer davantage, à la fois prédateur et contribuant à la volonté de la récolte, scénario selon lequel chacun devient ce qu’il est, homme et femme, le mythique hermaphrodite. Il suffit de définir les normes de la violence pour ne plus en tenir compte, suspendue qu’elle soit par les traités entre esprits.

Ceci doit être vu comme une opportunité et non comme une épreuve, même si certains préféreront baisser les bras, tant il est plus aisé d’être embrassé par l’amoureux que d’en devenir un soi-même. Les régions inférieures regorgent de ces âmes, cavernes des trésors sans consistance, qui se réunissent afin de témoigner des vertus de l’extension, alors que l’amour ne se satisfait que des efforts considérables (incalculables). »

Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.


Chapter Thirty-Six

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Trente-Sixième Sermon

C’était le temps béni de Resdaynia, où Chimers et Dwemers vivaient sous le règne bienveillant et empli de sagesse d’ALMSIVI et de leur champion, l’Hortator. Emportés par la stupidité, les Dwemers décidèrent de défier l’autorité de leurs maîtres.

Ils sortirent de leurs forteresses, accompagnés de balistes d’or capables de marcher, de puissants atronachs et d’armes qui crachaient des flammes ou émettaient des chants mortels. Leur roi était Dumac Nain-Orque, et leur grand prêtre Kagrénac.

La guerre contre les Dwemers fit rage sur et sous les montagnes, jusqu’à ce que les hommes du nord viennent aider Kagrénac, ramenant Ysmir avec eux.

L’armée chimer était dirigée par un esclave refusant de périr, Nérévar l’Hortator, qui avait échangé sa hache contre le Poignard de l’Ethique. Il tua Dumac dans les profondeurs du mont Ecarlate et vit le coeur d’os pour la première fois.

Des hommes d’airain détruisirent les onze portes de la Citadelle des Lamentations, puis vinrent les architectes dwemers. Ayem jeta sa cape, devenant ainsi la Reine à Visage de Serpent du Trois-en-Un. Ceux qui osèrent la contempler furent submergés par le sens des étoiles.

Sous la mer, Seht s’éveilla, accompagné de l’armée qu’il avait créée dans ses châteaux de verre et de corail. Les dreughs mécaniques, parodies des machines de guerre dwemers, s’élevèrent du fond de l’océan pour attirer leurs pendants sous les flots, où ils furent engloutis de toute éternité.

Le mont Ecarlate explosa quand l’Hortator s’enfonça trop profondément à l’intérieur, à la recherche du Sharmat.

Kagrénac révéla alors ce qu’il avait bâti à l’image de Vivec. Il s’agissait d’une étoile mobile, qui annihila l’armée de la Triune et détruisit le centre de Véloth, créant par-là même la mer Intérieure.

Tous les aspects d’ALMSIVI s’élevèrent alors, ensemble, afin de montrer la sixième voie au monde. Ayem arracha son feu à l’étoile, tandis que Seht lui prenait son mystère et Vehk ses pieds. Construits avant le don de Molag Bal, ceux-ci furent détruits comme la vérité : par de violents coups de marteau. Quand l’âme des Dwemers devint incapable de se déplacer, ces derniers disparurent de la surface et des entrailles de la terre.

Resdaynia n’était plus, mais toutes les fautes des fous avaient été rachetées. Les filets d’ALMSIVI, pris au Lieu du Commencement, furent tendus pour capturer la cendre du mont Ecarlate, Fléau des Dwemers, qui ne pouvait que contaminer le reste du monde intermédiaire. Et elle finit mangée par ALMSIVI. ALTADOON DUNMERI !

Les mots commencent à ALMSIVI. Tout ceci, je te le donne en tant que Vivec.