Les Trente-Six Leçons de Vivec
TES III: Morrowind Edition
Game Version: 1.6.1820
Note: An archive of the original contents of the earliest versions of the complete text.
Quatrième Sermon
Le simulacre de l’épouse du néthi-homme, qui portait en son ventre l’oeuf de Vivec, s’en retourna chercher les terres des Indorils. Durant son voyage, nombre d’esprits vinrent le trouver et donner des ordres à son fils-fille, le futur poète-guerrier invisible et glorieux de Vvardenfell, Vivec.
Un groupe d’esprits défendant les intérêts de la guilde des Coïncidences apparurent. Vivec comprit immédiatement le défi qu’ils lui lançaient.
« La notion populaire de Dieu tue les événements fortuits », attaqua-t-il.
Le chef des esprits, dont l’histoire a oublié le nom, essaya néanmoins de défendre l’existence du concept.
« Dire quelque chose en même temps peut être magique », déclara-t-il.
Vivec savait qu’il devait exposer un argument fort niant l’existence de la chance pour conserver son statut divin. Il le fit en ces termes :
« La soudaine révélation des conditions concomitantes et des éléments disparates qui fusionnent au moment de la coïncidence est-elle l’une des conditions élémentaires nécessaires à la réalisation de ladite coïncidence ? Le synchronisme naît d’une succession de coïncidences répétées. En étudiant le phénomène de façon plus poussée, on se rend compte que c’est la quantité des coïncidences répétées qui donne l’impression que le synchronisme est guidé par autre chose que le plus pur des hasards. C’est donc le synchronisme lui-même qui invalide le concept de coïncidence, même s’il est également le signe symptomatique qui le ramène à la surface. »
C’est ainsi que la coïncidence mourut sur les terres des Vélothis.
Puis un vieil os jaillit du sol devant le simulacre de l’épouse du néthi-homme et dit : « Pour que tu deviennes roi régnant du monde à peine né, tes paroles doivent être porteuses de confusion. Sème le trouble dans mon esprit.
- Très bien, répondit Vivec. Dans ce cas, laisse-moi te parler du monde, dont je suis prêt à partager avec toi le mystère et l’amour qu’il m’inspire. Quelle est sa capitale ? As-tu emprunté la route touristique menant à son camée ? Moi, je l’ai fait en secret, sans chandelles car elles sont du côté autre que celui de la vérité. J’ai passé la main au bord d’une ombre jetée par cent trois divisions de chaleur et n’ai laissé aucune preuve derrière moi. »
Sur ces mots, le vieil os se replia vingt fois sur lui-même, jusqu’à devenir lait que Vivec but, devenant ainsi le roi régnant du monde.
Alors, le Chancelier de l’Exactitude apparut, parfait sous tous les angles. Vivec saisit immédiatement le nouveau défi.
« La certitude est pour les passionnés de logique et les filles en blanc, qui ne la partagent jamais avec les autres, dit-il. Je suis une lettre écrite dans l’incertitude. »
Le Chancelier inclina la tête et sourit de cinquante façons différentes et parfaites en même temps. Tirant l’astrolabe de l’univers de sa poche, il le cassa en deux avant de donner les deux moitiés de l’image d’oeuf à Vivec.
Ce dernier éclata de rire.
« Oui, je sais, fit-il. Le labeur d’esclave des sens est aussi égoïste que la glace polaire et ne fait que s’accroître quand on dépense son énergie en une vie que les autres jugent fortunée. Pour être roi régnant, je devrai supporter beaucoup de choses insupportables et peser le pour et le contre de sujets que nul astrolabe, nul compas ne peut appréhender. »
Les mots s’arrêtent à ALMSIVI.